ALGER, L`idée d`envoyer une mission européenne à Bamako fait partie des possibilités évoquées mardi à Alger par la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, pour soutenir les autorités maliennes, a-t-on appris de source européenne.
Mme Ashton a discuté de la situation au Mali avec le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et celui délégué aux affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel.
L`Union européenne soutient les efforts africains en cours, dont ceux de l`organisation ouest-africaine Cédéao, pour aider le Mali à reprendre le contrôle du Nord, coupé du pays depuis sept mois et occupé par des groupes islamistes armés qui y appliquent brutalement la charia, a déclaré par téléphone à l`AFP le porte-parole de Mme Ashton, Michael Mann.
"Envoyer une mission de soutien sur place fait partie des possibilités envisagées", a expliqué M. Mann sans donner de détails.
Une délégation d`Ansar Dine, organisation de Maliens alliés dans le Nord avec les groupes étrangers d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l`unicité et le Jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao), est actuellement à Alger.
Une source proche de cette délégation a indiqué mardi à l`AFP qu`Ansar Dine était prêt à "négocier" directement avec Bamako, tout en affirmant n`avoir rien à voir avec "le terrorisme".
Dans le même temps, une autre délégation d`Ansar Dine présente à Ouagadougou devait y rencontrer président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne au nom de la Cédéao.
L`Algérie, qui partage une frontière de quelque 1.400 km avec le Mali, est une puissance régionale incontournable dans la résolution du conflit malien.
La secrétaire d`Etat américaine Hillary Clinton est venue s`entretenir de cette question le 30 octobre à Alger avec le président Abdelaziz Bouteflika, qui plaide pour une solution négociée entre Bamako et une partie des islamistes qui occupent le nord du Mali, mais n`écarte pas une intervention militaire.