A Ouaga, depuis vendredi, pour des discussions avec la médiation burkinabè, la délégation du mouvement islamiste, Ançar Dine, du tristement célèbre Iyad Ag Ghali est, désormais, au pied du mur.
e deux choses, l’une : ou il abandonne la lutte armée et la charia ou il sera combattu, comme Aqmi et le MUJAO, par la force africaine. Tel est le message transmis à la délégation du groupe islamiste touareg.
Contrairement au MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), Ançar Dine ne revendique ni l’indépendance, ni l’autodétermination mais l’application stricte de la charia sur toute l’étendue du territoire national.
Lors de sa rencontre, en Août dernier avec le chef de la diplomatie burkinabè à Kidal, Iyad Ag Ghali a été clair : ‘‘l’application de la charia au nord du Mali et, partant, sur toute l’étendue du territoire national n’est pas négociable’’.
Du coup, demander à Iyad Ag Ghali et à son mouvement, réputés pour le massacre de 200 soldats maliens désarmés et pour les lapidations à mort et les amputations enregistrées à Kidal, de renoncer à la violence et à la charia apparaît anachronique.
Pour sauver sa peau et celle de son mouvement, Iyad pourrait accepter de souscrire à ces deux engagements.
Une certitude, cependant : il pourrait, du jour au lendemain, reprendre du service. Soit, à la tête d’un autre mouvement, soit avec une autre revendication.
Leader de la rébellion touareg dans les années 90, Iyad Ag Ghali a signé tous les accords, sous la supervision de son mentor : l’Algérie.
Connu pour son irrédentisme, il a toujours fait de la lutte armée son fond de commerce. Nommé conseiller à l’ambassade du Mali à Djedda, il en a profité pour se rapprocher des Salafistes. Avant de créer son propre mouvement : Ançar Dine, c’est-à-dire le défenseur de l’islam.
C’est pourquoi, toute discussion avec le chef d’Ançar Dine sera vaine, inutile.
Il ne renoncera, ni à la lutte armée, ni à la charia. Qui lui permet d’encaisser les pétrodollars du qatar.
Mais en posant ces deux conditions, comme les seules pouvant le mettre, lui et son mouvement, à l’abri d’une intervention militaire internationale, le médiateur burkinabè veut le mettre au pied du mur.
Même si la parole donnée d’Iyad ne pèse pas plus lourd que sa barbe. Ou son turban.