C’est dans ce climat délétère que les responsables du Front pour la démocratie et la république (FDR) ont fait une déclaration pour dénoncer les coups bas du Premier ministre, qui, selon le front, se croit le seul Malien à diriger le pays plongé dans une crise multidimensionnelle. Aussi, après frustrations et indignations, les responsables du FDR ont déclaré ne plus vouloir participer travaux de ces concertations nationales tant que leurs revendications relatives à une meilleure organisation de cette rencontre à caractère national ne sont pas prises en compte par le Chef de l’Exécutif qui semble d’ailleurs avoir été abandonné par ceux-là mêmes qui l’avaient promu à ce poste de haut niveau.
« A travers une déclaration dont nous tenons une copie, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République informe l’opinion publique nationale et internationale qu’il a décidé de ne pas participer aux concertations nationales que préparent le Premier Ministre et son gouvernement pour les raisons suivantes : le refus constant du FDR de s’associer à toute entreprise visant à remettre en cause l’ordre constitutionnel, surtout que les documents préparatoires des desdites concertations prévoient l’instauration d’un régime d’exception aux antipodes des prescriptions de la Constitution. A cela s’ajoute la composition partisane et déséquilibrée de la commission d’organisation des concertations présidée par le Directeur de Cabinet du Premier Ministre ».
En effet, sur les 49 membres de cette Commission, 12 appartiennent au Cabinet politique et militaire du Premier ministre ; 8 sont membres de la COPAM ; 9 représentent le gouvernement et les forces armées ; 4 appartiennent au regroupement « Convergence pour sauver le Mali » (CSM, proche du Premier ministre) ; 3 représentent l’association IBK-2012 et 2 représentants pour le FDR. Ni l’ADPS, ni le FMR, ni le FRDP Maliko ne sont représentés dans ladite Commission. Par ailleurs, les Termes de référence (TDR) des concertations ont été élaborés et l’ordre du jour et la liste des participants ont été déterminés sans aucune concertation avec les regroupements politiques dont le FDR, l’ADPS, le FMR et le FRDP-Maliko.
Cependant, le FDR se dit toujours disponible pour participer à d’éventuelles assises nationales qui ne remettraient pas en cause les institutions constitutionnelles si les TDR sont définis avec la participation de tous les regroupements politiques, si la composition de la Commission d’organisation est reprise, et si ladite Commission est dirigée par une personnalité choisie de commun accord. Nous y reviendrons…