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Face a la situation chaotique au nord : Le FDR explique le bien-fondé de l’intervention de la Cédéao
Publié le lundi 14 mai 2012   |  L'Indicateur Renouveau


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© AP par DR
Le MNLA sur ses positions du nord.
11 avril 2012.Tombouctou,Mali.Une incursion sur les terres du Mouvement National pour la Libération de l` Azawad


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Le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) s’est, au détour d’une conférence-débat, prononcé pour une intervention militaire de la Cédéao au Nord-Mali, convaincu que nos forces armées et de sécurité ne peuvent pas à elles seules faire face au défi. Aussi, demandent-ils le maintien de Dioncounda Traoré pour conduire la transition.

La Cédéao était au centre d’une conférence-débat organisée par le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), le samedi 12 mai 2012 au Centre international de conférence de Bamako (CICB).
La conférence a été animée par trois panelistes : Me Amidou Diabaté du Parena, Aly Nouhoum Diallo et Soumeylou Boubèye Maïga de l’Adéma. Elle s’est tenue sous la présidence d’Ibrahima Ndiaye, vice-président du FDR, avec la modération de Mme Fatoumata Siré Diakité de l’APDF. La conférence-débat se tenait au même moment où les négociations entre les émissaires de la Cédéao et l’ex-junte militaire étaient déjà dans l’impasse.
Me Amidou Diabaté a présenté la Cédéao. Une organisation sous-régionale créée en 1975, mais dont le traité a été révisé en 1993. « La Cédéao œuvre à promouvoir le développement économique, social, culturel, démocratique à travers la communauté, voire de l’Afrique toute entière », a rappelé Me Diabaté avant d’ajouter que notre pays est signataire du traité de la Cédéao. L’article 58 de ce traité explique clairement les raisons pouvant pousser l’organisation sous-régionale à intervenir dans un pays membre. Mieux, a indiqué le conférencier, le 2e protocole additionnel de l’organisation dans son article 45 évoque les types de sanctions que peuvent encourir un membre quand le pouvoir est non constitutionnel.
A partir de tous ces considérants, Me Diabaté s’étonne de voir des gens s’opposer à une intervention militaire de la Cédéao au Mali d’autant plus que les traités sont supérieurs aux textes nationaux, y compris la Constitution. A ceux qui pensent que cette présence militaire de l’organisation est une violation de notre souveraineté, le conférencier répond que celle-ci a été déjà violée depuis que le Nord du pays a été occupé par des bandes armées, de même que par la junte militaire du fait que la Constitution stipule que seul le peuple a la souveraineté et l’exerce à travers ses élus.
« En quoi l’intervention de la Cédéao peut-elle être une violation de notre souveraineté ? Mais le Mali en 1997 avec Ibrahim Boubacar Kéita comme Premier ministre (le même qui s’oppose aujourd’hui) a participé à l’action de la Cédéao qui a permis de réinstaller le président sierra léonais, Ahmed Tejan Kabah dans ses fonctions ! » a expliqué Me Diabaté.
Pour Soumeylou Boubèye Maïga, même si le Mali ne fait pas la demande des troupes de la Cédéao, celle-ci a obligation d’intervenir. « Parce que, dira-t-il, ce qui se passe actuellement au Nord-Mali menace la sécurité sous-région et internationale. La menace est en train de s’internationaliser avec des terroristes venus de toutes parts : Al-Qaïda, Boko Haram, MNLA, FNLA, Mujao, etc. Parce qu’après le Mali, un autre pays peut être victime ! C’est pourquoi la réponse aussi doit être internationale. Le Mali a participé à beaucoup de campagnes militaires à travers le monde : Angola, Sierra Léone, Rwanda, même en Haïti et pourquoi on ne veut pas qu’on intervienne chez nous ? La Cédéao peut intervenir même sans l’avis des Maliens ».
Selon le Pr. Aly Nouhoum Diallo, les décisions de la conférence des chefs d’Etat de la Cédéao ont un caractère obligatoire pour les pays membres. « Ceux qui pensent que le Mali peut vivre en autarcie, ont le discours qui vole bas. Je respecte le capitaine Sanogo, mais quand il dit que le moral des troupes est bon, j’en doute. Aujourd’hui quand vous envoyez un soldat à Douentza, si vous ne faites pas attention, vous allez le retrouver à Korientzé », dira aussi le conférencier.
Me Diabaté et Pr. Aly Nouhoum Diallo ont expliqué que la Constitution n’est pas aussi muette sur l’après 40 jours de Dioncounda, comme on cherche à le faire croire, car, l’article 36 ne dit pas que c’est le président de la République intérimaire qui organise l’élection présidentielle. « C’est le ministère de l’Administration territoriale qui organise l’élection présidentielle. Par contre, le même article stipule que le président de la République assure la continuité de l’Etat. Cela étant, à partir du moment où il n’est plus possible d’organiser les élections dans le délai imparti, il faut interroger la Cour constitutionnelle pour savoir qui doit assurer la continuité de l’Etat ! Donc, si le retour à l’ordre constitutionnel est réel pourquoi Dioncounda va-t-il quitter après les 40 jours ? », interrogera Me Diabaté.
Au cours des débats, les participants se sont montrés préoccupés par des récents propos du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra. Ce dernier aurait dit au cours d’une rencontre avec les élus du Nord que « les troupes de la Cédéao ne peuvent pas venir au Mali parce qu’elles coûteront chères à notre pays ».
Les participants de même que les conférenciers ont indiqué que ces propos sont inacceptables et que ce n’est pas le Mali qui va financier, mais la Cédéao. Aussi ont-ils exigé des responsables du FDR d’écrire immédiatement aux autorités compétentes pour qu’elles demandent l’intervention des troupes de la Cédéao, non pas à Bamako, mais au Nord.

Abdoulaye Diakité

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