Le Comité exécutif national du Syndicat national de l’enseignement supérieur (CEN/SNESUP) est sorti de sa réserve le lundi 5 novembre dernier. C’était au cours d’une conférence de presse que le Secrétaire général du SNESUP, le Dr Abdou Mallé, a animée pour donner des informations sur la suspension de ses activités pédagogiques au niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Dr Abdoul Mallé
Au cours de cette rencontre avec les journalistes, le SNESUP a haussé le ton en déclarant que le chef du département de l’enseignement supérieur était incompétent pour résoudre leurs problèmes. «L’indifférence du ministre à notre égard, son silence dans la gestion dans notre dossier, constituent des fautes de gouvernance, sinon une incompétence. Le ministre ne maîtrise pas son dossier. D’autres le maîtrisent mieux que lui », a déclaré Abdou Mallé. Avant d’ajouter que, malgré l’injonction du Premier ministre, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique rechignait toujours à rencontrer le SNESUP.
En effet, par une lettre en date du 17 octobre, le Premier ministre a instruit, entre autres, au ministre en charge de l’enseignement supérieur d’engager la réforme du système de gouvernance de l’enseignement supérieur et de s’employer à consolider le dialogue avec les partenaires sociaux, tout en veillant à l’amélioration des conditions de travail et d’études des enseignants. Aux dires du Secrétaire général du SNESUP, nonobstant cette mesure, le ministre n’a toujours pas rencontré son syndicat.
La suspension des activités pédagogiques du SNESUP fait suite à l’Assemblée générale du 27 septembre 2012. Au cours de ce meeting, les militants du SNESUP ont décidé de suspendre toutes les activités pédagogiques jusqu’à nouvel ordre, en vue de l’application des accords du 06 mars 2012, du payement des heures supplémentaires, des rappels d’avancement et de la correction des arrêtés d’avancements 2011 et 2012.
Pour rappel, les accords intervenus le 06 mars 2012 entre le SNESUP et le Gouvernement portaient sur les points de revendications suivants: l’application immédiate et intégrale du nouveau salaire des enseignants du supérieur et des chercheurs consigné dans la lettre n°46/MTFP SG du 12 mars 2012 du Ministre du Travail et de la Fonction Publique au Premier ministre, avec rappel pour compter du 1er mars 2012; la transposition immédiate de tous les Assistants Docteurs dans le corps des Maîtres Assistants; le remboursement immédiat de 11 mois d’arriérés d’AMO et la prise en charge des omissions et de la 4ème liste de non adhésion à l’AMO et l’intégration immédiate à la Fonction Publique des travailleurs contractuels payés sur les budgets autonomes des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. S’y ajoutent deux points relatifs aux avancements et arriérés et au payement des heures supplémentaires.
Pour Abdou Mallé, ces points de revendications ont déjà fait l’objet de négociations, qui ont été sanctionnées par le Protocole d’accord du 09 mai 2011. Dans l’entendement du SNESUP, l’application de ce protocole devait conduire à la mise en place d’une nouvelle grille indiciaire et d’une nouvelle hiérarchie, censées accompagner les nouveaux statuts des enseignants chercheurs, dont la relecture a démarré le 05 mai 2011.
Il estime que l’application immédiate de la nouvelle grille indiciaire et de l’indemnité spéciale d’encadrement constituent une main tendue du SNESUP au gouvernement, car elles permettront à l’Etat malien de faire une économie de plus de 3 milliards de Francs CFA, en ces moments de crises et d’apaiser considérablement le climat social dans l’espace universitaire.
Youssouf Diallo