Les chefs d`Etat de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), se réuniront dimanche à Abuja pour adopter un plan d`intervention militaire dans le nord du Mali occupé par des islamistes armés, a annoncé la Cédéao dans un communiqué reçu par l`AFP à Dakar.
A Abuja, le porte-parole de la Cédéao, Sunny Ugoh, a indiqué que le sommet serait précédé vendredi par une réunion dans la capitale nigeriane des ministres de Affaires étrangères et de la Défense de l`organisation régionale.
Une fois adopté, le plan d`intervention "sera alors transmis par l`entremise de l`Union africaine, avant le 15 novembre, au Conseil de sécurité des Nations unies, qui, le 12 octobre, avait voté une résolution donnant à la Cédéao 45 jours pour préciser ses plans de reconquête du Nord-Mali", selon le communiqué.
Réunis mardi à Bamako, les chefs d`état-major de la Cédéao avaient adopté ce qu`ils appellent un "concept d`opérations harmonisé", en réalité un plan de reconquête armée du nord du Mali.
Ce "concept" précise la composition de la force qui interviendra au Mali avec l`aval de l`ONU et le soutien logistique de pays occidentaux, le niveau de participation des pays de la Cédéao qui en constitueront le noyau, le financement et les moyens militaires dont elle devra disposer.
Il avait auparavant été mis au point par des experts internationaux, occidentaux et africains, réunis pendant une semaine dans la capitale malienne.
Aucun détail n`a cependant été rendu public sur ce plan d`intervention, des sources proches des rencontres de Bamako indiquant seulement qu`il avait été proposé que la force comprenne 4.000 hommes au lieu des 3.000 initialement
prévus et que des éléments "non africains" y participent.
Le communiqué indique par ailleurs que les chefs d`état-major ouest-africains ont demandé "à la Cédéao, en collaboration avec l`UA, de mettre sur pied un comité restreint de planificateurs pour peaufiner le concept harmonisé (d`intervention) et d`organiser" ensuite "une conférence de donateurs".
Aucun chiffre n`a a ce jour été rendu public concernant le coût de cette force armée, ni sur qui la financerait.
Le "comité restreint" doit "identifier dès que possible les insuffisances et proposer les types et nombre d`unités à générer" de la force qui, précise
le communiqué, s`appellera Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma).
Une fois qu`il aura pris connaissance du plan d`intervention, le Conseil de sécurité de l`ONU devra se prononcer pour, éventuellement, voter une résolution donnant le feu vert définitif au déploiement de la force.
Trois groupes islamistes armés occupent toalement le nord du Mali depuis fin juin: Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine (Défenseurs de
l`islam) et le Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao).
Ils y imposent la charia (loi islamique) avec une extrême rigueur,
(lapidations de couples non mariés, amputations de présumés voleurs, coups de fouets au buveurs d`alcool et aux fumeurs) et y commettent de nombreuses exactions et destructions de monuments sacrés.
Une délégation d`Ansar Dine, qui discute depuis près d`une semaine à Ouagadougou avec les autorités burkinabé - dont le président Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne - a affirmé rejeter "toute forme de terrorisme" et être prêt "au dialogue" avec les autorité de transition à Bamako.
Mohamed Ag Aharid, porte-parole de la délégation d`Ansar Dine à Ouagadougou, a mis en garde mercredi contre toute intervention armée au Mali qui risque "d`embraser" toute la région.