Tentative de rapprochement entre bérets verts et bérets rouges : Le Haut conseil islamique décidé à ouvrir des négociations entre les deux unités de l’armée malienne
» Plus jamais ça » ! Tel semble désormais être le mot d’ordre du Haut conseil islamique résolument déterminé à rapprocher les deux unités de l’armée à savoir les bérets rouges et les bérets verts. Après une remise de dons aux épouses des bérets rouges, le dimanche 6 mai, c’était au tour de certains membres du Haut conseil islamique de rencontrer des militaires des deux unités en vue de mettre un terme à la guéguerre urbaine qui les oppose depuis le 1er mai.
Depuis les affrontements meurtriers du lundi 30 avril au mardi 1er mai, ayant opposé les bérets rouges du 33ème régiment des commandos parachutistes de Djicoroni à des bérets verts proches du CNRDRE et qui s’étaient soldés par la mort d’une vingtaine de personnes, les rapports entre les deux unités de l’armée malienne se sont davantage détériorés. Une très forte méfiance semble inexorablement installée entre les deux corps. Plus un seul béret rouge en vue dans les rues de Bamako encore moins dans les garnisons militaires. Face à cette situation potentiellement dangereuse, le Haut conseil islamique du Mali s’est engagé à ouvrir rapidement un cadre de dialogue entre les frères d’armes du pays. De sources proches du HCI, un premier contact a été établi entre les représentants des deux unités de l’armée.
Le premier signe de ce rapprochement s’est opéré le dimanche 6 mai quand des émissaires du capitaine Amadou Haya Sanogo ont apporté la somme de cinq millions de francs CFA et deux tonnes de céréales aux épouses des bérets rouges à Djicoroni Para. Il faut y ajouter la somme d’un million de FCFA offert par le Haut conseil islamique et un autre million offert par le guide spirituel de l’association Ançar Dine, Chérif Ousmane Madani Haïdara. Quand les émissaires du capitaine Amadou Haya Sanogo se sont présentés aux épouses des bérets rouges, leur première préoccupation fut de s’enquérir du sort de leurs époux, dont beaucoup d’entre elles sont sans nouvelles d’eux depuis les événements sanglants du 30 avril au 1er mai.
Joint par nos soins, le président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko n’a pas voulu s’étendre sur le sujet, arguant que le temps des commentaires n’est pas encore venu. Cependant, de source proche de l’institution, des contacts sont établis avec des militaires proches des deux camps depuis le vendredi 11 mai. Des efforts seraient en cours pour établir un contact avec le colonel Abdine Guindo.
Le commandant du 33ème régiment des commandos parachutistes est dans la nature depuis les derniers événements. Il serait en compagnie de certains bérets rouges qui lui sont restés fidèles.
Au Haut conseil islamique, on soutient que cette tentative de médiation n’a pas été prise à la demande du capitaine Amadou Haya Sanogo. Loin s’en faut. Elle s’inscrit dans les missions régaliennes dévolues à cette association religieuse : conforter les liens de solidarité et la cohésion sociale entre tous les fils du pays.
Par ailleurs, on nous informe que le Haut conseil islamique a acheminé, depuis le samedi 12 mai, des vivres les populations de Gao et Kidal, confrontées à une sévère pénurie alimentaire du fait de l’arrêt des approvisionnements à partir du sud du pays depuis l’occupation du nord par les groupes armés.