La Force militaire internationale (FMI) devant libérer le Nord-Mali
actuellement aux mains des islamistes sera dénommée «Mission internationale de
soutien au Mali sous conduite africaine (Misma)», a recommandé la réunion
extraordinaire du Comité des chefs d'état-major de la CEDEAO (CCEM), tenue le
mardi 6 novembre 2012 à Bamako, au Mali.
Autre résolution, la CEDEAO doit identifier dès que possible les insuffisances
et proposer les types et nombre d’unités à générer. Par ailleurs,
l’organisation sous-régionale, l’Union africaine et les Nations unies sont
invitées à faciliter le parachèvement dans les meilleurs délais de la
généralisation des forces de la FMI.
Il a aussi été demandé à la CEDEAO, en collaboration avec l’Union africaine,
de mettre sur pied un comité restreint de planificateurs pour peaufiner le
concept harmonisé et d’organiser, à l’issue de cette action, une conférence de
donateurs.
Les chefs d’état-major ouest-africains ont adopté le Concept d’opérations
conjoint et harmonisé proposé par l’équipe de planification mixte composée de
la CEDEAO, de l’Union africaine, des Nations unies, des pays du champ et
d’autres partenaires et mise en place conformément à l’esprit de la résolution
2071 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le chef d’état-major général des armées maliennes, le colonel-major Ibrahima
Dahirou Dembélé, s’est félicité de cette adoption dont la mise en œuvre, a-t-
il dit, dépendra du mandat des Nations unies.
«Ce concept sera maintenant transmis au Conseil de sécurité qui va voter une
nouvelle résolution devant déterminer les modalités de son exécution», a
déclaré le colonel-major Dembélé.
Le représentant spécial du président de la Commission de la CEDEAO au Mali, M.
Aboudou Touré Cheaka, s’est réjoui également de l’adoption de ce concept,
estimant que les autres étapes de son affinage devraient permettre d’envisager
avec beaucoup plus d’optimisme l’adoption par le Conseil de sécurité de la
résolution qui autoriserait l’intervention militaire dans les délais impartis.
A la clôture des travaux, le président du Comité des chefs d’état-major de la
CEDEAO, le chef d’état-major général des Forces républicaines de Côte
d’Ivoire, le général de corps d’armée Soumaïla Bakayoko, a souligné
l’importance capitale que revêt cette 11ème réunion extraordinaire de la haute
hiérarchie militaire ouest-africaine sur la situation au Mali.
«C’est une avancée très significative et j’allais même dire que c’est le
tournant décisif que nous sommes en train d’emprunter pour faire en sorte que
la paix et la sécurité reviennent au Mali», a indiqué le général Bakayoko.
Il s’est dit convaincu qu’après l’adoption par le Conseil de sécurité de la
résolution autorisant l’intervention militaire et l’affinage de la
planification, la Force militaire internationale sera immédiatement déployée
en vue de reconquérir le Nord-Mali.
Pour rappel, le Concept d’opérations conjoint et harmonisé adopté au cours de
cette réunion sera transmis pour validation et adoption par le Conseil de
médiation et de sécurité et le Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de
gouvernement de la CEDEAO dont les réunions sont prévues à Abuja, au Nigéria,
respectivement les 9 et 11 novembre 2012.
Il sera alors transmis par l’entremise de l’Union africaine, avant le 15
novembre 2012, au Conseil de sécurité des Nations unies, qui, le 12 octobre
2012, avait voté une résolution donnant à la CEDEAO quarante cinq (45) jours
pour préciser ses plans de reconquête du Nord-Mali.