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Cette date butoir d’une guerre obligatoire pour les dirigeants transitoires est-elle péremptoire ?
Publié le vendredi 9 novembre 2012  |  Option


Investiture
© aBamako.com par sa
Investiture du président par intérim Dioncounda Traoré
Jeudi 12 avril. Bamako. CICB. Le président par intérim Dioncounda Traoré entoure du ministre des Affaires Etrangeres du Burkina Faso, Djibril Bassolé, le capitaine Amadou Haya Sanogo et le ministre de l`Intégration Africaine de la Cote d`Ivoire, Adama Bictogo.


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Avec des obus d’indivisibilité et des balles de laïcité, ces trois dirigeants riposteront, très bientôt, contre les divers assaillants qui, depuis 7 mois, font des amputations, lapidations et destructions patrimoniales dans le nord du Mali. Qu’est ce qui peut empêcher ce trio à déclencher cette guerre dans le délai promis?
« Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire. Quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire.», Clémenceau Georges, Homme politique français (1841-1929)
Actuellement au Mali, qui sommes-nous ? Des fatalistes ou des réalistes ? Du Mali, que voulons-nous ? La déculturation de notre nature ou la dénaturation de notre culture ? Une chose est pour le moment sûre. Nous pataugeons dans la rive de la dérive. Dans les visages des oppressés, le rire et le sourire sont crispés par la tristesse et la détresse que propagent les oppresseurs. Sommes-nous tous conscients du degré très élevé de la compromission de notre avenir ?
Dans de tel obscur contexte, on doit oser écrire le texte pour analyser objectivement, informer sincèrement et critiquer sévèrement mais positivement dans le l’unique but de relever le Mali qui est à genoux devant ses impitoyables agresseurs. Ainsi nous dirons respectueusement ce que nous croyons fermement sans jamais chercher à plaire ou déplaire à qui que se soit.
Si un coup d’État ne mérite pas d’être salutaire, reconnaissons à la malienne que celui du 22 mars 2012 peut être considéré comme sanitaire contre une démocratie fiévreuse, une gouvernance scabreuse et une justice galeuse très longtemps camouflées. Quelques jours après ce renversement de situation nationale, des voleurs et drogueurs armés ont pu, dans la première décade d’avril, conquérir toutes les régions du nord sans rencontrer la moindre résistance de notre Armée nationale qui a fui vers d’autres villes. Au lieu de se donner la main et soutenir nos forces armées, les grands, moyens et petits dirigeants politiques syndicaux et militaires ont monté un spectacle tragi-comique d’affrontement fratricide pour sauvegarder ou obtenir des places juteuses. Ils ont ainsi bouché leurs oreilles et fermé leurs yeux pour ne pas entendre et voir ni les cris ni les larmes des populations du nord quotidiennement opprimées par des bandits armés. Voilà comment le territoire malien est devenu le théâtre des affrontements absurdes. Si les uns sont plus violents que les autres, ces affrontements sont tous virulents.

Des informations territoriales très peu véhiculées

Par rapport à ce territoire coupé en deux, il est nécessaire d’expliciter les impacts des parts de terre que chacune des deux parties contrôle. Sur une superficie de 1.242.000 km2, une population d’une quinzaine de millions sont dans 8 régions administratives et une capitale nationale qu’est Bamako. En fouillant dans les tiroirs des statistiques, nous avons vu que la région qui a le plus grand nombre d’habitants(2.625 919 ) est Sikasso. Ce Kénédougou, dans de son long ventre, 71 790 km², a plus de 18.% de la population malienne. Quantitativement, il est suivi des régions de Koulikoro(90. 120 km² pour 2.418 305 hbts) de Ségou( 2.336 255 hbts) de Mopti(79.017 km² pour 2.037 330 hbts) de Kayes(120.760 km² pour 1.996 812 hbts). Quant à Bamako qui n’est pas une région mais seulement un district, cette ville compte 1 809 106 hbts.
Par contre, les trois seules régions du nord, Kidal, Gao et Tombouctou s’étendent sur les 2/3 du territoire où vivent moins de 10% de la population malienne.
La région la moins peuplée parmi les 5 autres, celle de Kayes, est plus grande en nombre d’habitants que les 3 régions du nord réunies. C’est dans ces 5 régions du sud et la capitale Bamako que se déroule une très grande partie des activités économiques nationales à cause de leur rapprochement géographique du Sénégal, de la Guinée, de la Côte d’ivoire. Il faut surtout mentionner clairement que ces voleurs, violeurs et oppresseurs armés sont loin de valoir 1% des honnêtes populations du nord qui vivent de la sueur de leur travail.
Quand des médias indifférents à la stabilité du Mali s’appesantissent sur l’occupation de ces 2/3 du territoire, ils font croire à beaucoup de gens que ces bandits armés ont la capacité d’envahir le seul 1/3 qui reste encore libre. Ce n’est qu’une utopie.

« Il n’y a de classe dirigeante que courageuse. À toute époque, les classes dirigeantes se sont constituées par le courage, par l’acceptation consciente du risque. Dirige celui qui risque ce que les dirigés ne veulent pas risquer. Est respecté celui qui, volontairement, accomplit pour les autres les actes difficiles ou dangereux. Est un chef celui qui procure aux autres la sécurité, en prenant pour soi les dangers.», Jaurès Jean, Homme politique, philosophe et historien français (1859-1914)
Est-il nécessaire de comparer l’importance de la parole donnée à celle d’un engagement écrit ? Non ! Car, l’une et l’autre sont sous-tendus par des valeurs culturelles différentes. Généralement en Afrique de l’Ouest et particulièrement au Mali, la parole donnée est une grande vertu culturelle qui détermine la fiabilité de la personnalité et de la dignité de l’être humain. C’est pourquoi la personne qui respecte sa parole donnée ou son engagement verbal est admirablement qualifiée de Kankélentigui. On ne devient pas Kankélentigui si on n’a pas une bonne dose de courage pour exercer sur soi-même une forte pression morale afin d’honorer son engagement verbal.
Depuis l’invasion du nord du Mali par les enfants gâtés de la République et les fous débranchés du vrai islam, on a entendu trop de paroles et vu très peu d’actions dans le milieu politique, militaire et syndical de nos décideurs. Le seul effort concret du milieu de la société civile a été la récupération par le Haut Conseil Islamique de Mahmoud Dicko de plus de 160 militaires(prisonniers de guerre) des griffes des bandits armés.

Quand les bandits armés ont occupé les trois régions du nord, le capitaine Sanogo a fait cette déclaration très significative au début d’avril 2012 : « …Car, ce sera la tolérance zéro…Et à quelque niveau qu’il soit. Un soldat ça doit se sacrifier pour le pays. Tous ceux qui perçoivent un salaire dans l’armée doivent se sacrifier pour le pays. Et leur place est au front. Ils y iront qu’ils le veuillent ou non. Et s’ils sont blessés, ils seront traités convenablement »

Le 1er juin 2012, le premier ministre Cheick Modibo Diarra, portant une tenue militaire, s’est adressé à des chefs de l’armée malienne en ces termes : « J’ai dit tantôt que je n’aimais pas la guerre qui fait de l’enfant un orphelin et de la femme une veuve. Mais en même temps lorsqu’on aime sa patrie, on devient amoureux de la guerre. La guerre qui met fin à la guerre. La guerre qui ouvre la porte à la paix et la sécurité…»

Le 30 octobre 2012, un journaliste de la télévision nationale introduit : « Concernant la reconquête du nord du mali, le chef de l’État est formelle. Aucune partie de notre pays ne restera sous le joug de l’occupation. Cet engagement, dit-il sera tenu », a-t-il précisé avant de nous faire voir et entendre le président de la République par intérim, Dionkounda Traoré, lui-même : « Tant que les maliens resteront ensemble, tant qu’ils seront solidaires, tant qu’ils se donneront la main, ils sortiront toujours des pires difficultés. C’est pour cela que moi, j’ai confiance. Je demanderais au maliens d’avoir confiance, de ne pas désespérer. Dans les jours et les semaines à venir, cette situation que nous vivons, elle va changer, ça j’en prends l’engagement »

Au moment où ont été tenues ces déclarations porteuses d’espoirs, les bandits armés continuent à narguer nos trois dirigeants en multipliant des actions sadiques d’amputation, de dilapidation, de violation et de destruction massive de notre patrimoine national dans le nord du Mali. Nos dirigeants se disent en préparation encore de cette guerre contre les assaillants. Pourtant les organisations internationales, la Cédéao, l’Union africaine et les Nations unies ont donné leur accord de soutien du Mali dans cette guerre de libération de ses territoires occupés.

Nous osons croire que cette promesse de reconquête de nos régions assiégées « dans les jours et les semaines à venir » faite par le Président de la République, Dioncounda Traoré, ne peut pas être fortuite. Car, il est aussi et surtout le Chef suprême des armées du Mali. Le délai limite de cette promesse présidentielle, même si on l’étire souplement, ne pourra pas dépasser le 30 décembre 2012. A partir de cette, on peut plus faire le calcul de temps en plusieurs semaines mais plusieurs mois. Désormais, ce délai doit être obligatoirement exécutoire. Si non, les populations maliennes malmenées douteront du courage de nos trois dirigeants à mettre en exécution leur décision péremptoire. Une telle déception des maliens du nord comme du sud, de l’est à l’ouest sera logique. Car, quant on promet aux personnes rasées portant des sacs de cailloux sur leurs têtes de les en débarrasser « dans quelles semaines» celles-ci ne doivent qu’être pressées.
Si cette menace d’intervention de notre armée faite par la plus haute autorité du pays n’est pas mise en exécutions dans la période promise, les bandits, actuellement paniqués, auront le temps de se renforcer et les populations seront désemparées.
Pour convaincre l’opinion nationale et internationale que notre armée n’a pas fuit le combat au nord mais qu’elle n’a fait qu’un repli tactique, il faut qu’elle riposte fortement contre les envahisseurs dans le délai et bien avant qu’un seul soldat étranger ne foule le sol malien. Nous sommes d’accord qu’ils viennent nous aider mais quand nous aurons commencé. Cette promesse d’engager les hostilités mérite d’être tenue. Pour la tenir, le courage politique est indispensable. Seul le manque de ce courage pour empêcher cette guerre promise.
Un adage bambara ne dit-il pas « Quand ton pieds ou ta main te compromet tu pourras t’en sortir. Mais si ta parole te porte préjudice, tu ne t’en sortiras jamais.»

Nous avons déjâ dit et écrit avec conviction que la parole use souvent ses usagers. Mieux vaut bien user de la parole que d’être bien usé par la parole.

Lacine Diawara


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