Du 22 novembre au 18 décembre, à la Cour d’appel de Bamako, se tiendra la deuxième session ordinaire de la Cour d’assises de Bamako. Les rôles de la présente session comportant 70 affaires de toute nature (vols qualifiés, atteinte aux mœurs et aux biens publics, viols, parricides, infanticides, faux usage de faux, coups mortels, meurtres et assassinats, etc.) s’étendra sur près d’un mois d’affilée avec plusieurs centaines d’accusés. Au menu des rôles est inscrite l’affaire du fonds mondial. Une affaire qui a mis le Mali dans une posture délicate.
Suite au scandale du détournement du Fonds mondial, l’ex ministre de la santé a été inculpé par la Cour Suprême. L’affaire sera jugée devant les assises du lundi 3 au mardi 11 décembre.
En plus de l’ex-ministre de la Santé, 17 autres hauts fonctionnaires du département de la Santé comparaitront pour répondre aux faits qui leur sont reprochés. Cette audience sera présidée par un conseiller de la Cour.
Pour un rappel des faits, tout commence en 2009, lorsqu’une mission d’enquête du Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose, et le palu se rend au Mali et découvre d’importants détournements sur les fonds alloués au ministère de la santé.
Près de 140 millions de francs, c’est le montant d’un premier détournement opéré à l’époque par le comptable de la Direction administrative et financière dudit ministère, qui portera plainte contre Issiaka Diallo, qui sera ensuite écroué en 2010.
L’affaire ne s’arrête pas là. Une nouvelle mission d’audit du Fonds mondial, conduite par le Canadien Bourassa, découvre quelques semaines plus tard d’effarantes irrégularités au département de la santé du Mali.
Faux et usage de faux, surfacturations en interne, marchés fictifs, sommes faramineuses détournées à des fins personnelles. Près de 2 milliards, c’est le montant du détournement dans les fonds de l’institution onusienne, basée à Genève en Suisse.
En plus de cette affaire, la Cour se penchera sur les affaires de Yanfolila (concernant 39 accusés) de Kolondièba (avec environ une quarantaine d’accusés) et de Macina (avec 18 accusés).
La plupart de ces accusés sont inculpés pour incendie volontaire, coups mortels, dommage aux cultures…
Signalons que les audiences se dérouleront dans deux salles pour la circonstance compte-tenu du volume des affaires, a indiqué l’Avocat général près la Cour d’Appel de Bamako, Idrissa Irizo Maïga.