Pour la reconquête rapide et sans délai des régions nord du Mali occupées par des aventuriers égarés, le général Sékouba Konaté vient d’être désigné pour bouter les terroristes hors de nos frontières. Cette mission certes difficile et complexe, mais pas impossible pour le « Tigre » comme on le surnomme, aura des soutiens multiformes de la part non seulement du Mali, mais aussi de la communauté internationale pour mener à bien cette mission commando.
Un « tigre », chef de guerre, pour chasser des terroristes, l’Union Africaine vient de frapper un grand coup dans le soutien à l’armée malienne pour le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali.
Nommé Commandant de la Force Africaine en attente de l’Union Africaine au lendemain des élections présidentielles de 2010, l’ancien président de la transition guinéenne, général Sékouba Konaté, vient d’être élevé au rang de haut représentant militaire de l’institution panafricaine à Bamako. Signant ainsi son retour en Afrique de l’ouest. Cette marque de confiance est une forme de reconnaissance à la réussite parfaite de la transition qu’il a dirigée en Guinée. A ce titre, ce militaire valeureux, aimé de la troupe, dispose de suffisamment de soutiens politiques de la part des chefs d’Etat au sein de l’Union Africaine et de toutes les compétences militaires pour arrêter la cacophonie et les lenteurs bureaucratiques pour mener à terme et avec succès sa mission. Friand de l’odeur de la poudre, cet homme de terrain, le général Konaté, devra planifier les conditions de la guerre contre les ennemis du Mali tout de suite pour soulager les populations des zones occupées. Pour sa nouvelle carrière d’homme d’Etat et pour l’histoire, l’Afrique et le monde viennent d’offrir au Général Konaté l’occasion et les raisons de mettre tout le monde d’accord.
Qui est cet officier ?
De l’ethnie malinké, le général Sékouba Konaté est né en 1966 à Kissidougou, de feu Doubany et de Jeannette Bahssoum (une libano-guinéenne). Marié et père des enfants, il a été incorporé dans l’armée guinéenne en 1985. Après la formation commune de base (F.C.B), il est désigné pour aller suivre des cours d’officier à Meknès (au Maroc) d’où il a obtenu le brevet de chef de section entre 1986-1988.
- En 1995, il est désigné de nouveau pour les cours d’Application en France à Montpellier.
- En 1996, il est encore sélectionné pour les Cours du Brevet de chef de section Parachutiste à Pau en France et des cours d’entraînement du 1er degré à Mont Louis en France. Il suit ensuite les cours de l’école de Guerre en Chine.
Le Général Konaté a gagné sa popularité entre 2000 et 2002. En boutant la rébellion Sierra Léonaise hors des frontières guinéennes dans le cadre de la Mission des Nations unies en Sierra Leone (UNAMSIL). Il prend dès lors le surnom de « Tigre ».
En 2008, il est nommé commandant du Bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA, unité d’élite de l’armée guinéenne, basée au camp Alpha Yaya Diallo).
Junte militaire
À l’occasion du coup d’État du 23 décembre 2008, il devient général de brigade et ministre de la Défense numéro 2 du Conseil national pour la démocratie et le développement, nom officiel de la junte militaire. À la suite du massacre du 28 septembre 2009, Sékouba Konaté semble prendre ses distances avec Dadis Camara, et essaye d’arrêter Aboubacar Diakité, estimé responsable du massacre, mais il en aurait été empêché par Moussa Dadis Camara lui-même.
Le 3 décembre 2009, alors que Sékouba Konaté est en voyage au Liban, Aboubacar Diakité ouvre le feu sur Moussa Dadis Camara et le blesse grièvement. Ce dernier est alors hospitalisé au Maroc et Sékouba Konaté devient l’homme fort du régime.
Président de transition
Alors que Dadis Camara est en exil au Burkina Faso, Sékouba Konaté, devenu président de la transition, à la suite de la déclaration de Ouagadougou; organise l’élection présidentielle guinéenne de 2010. Les résultats du premier tour sont contestés, notamment au niveau de la constitution des listes électorales, après quoi le second tour est reporté. Pour la première fois dans l’histoire des élections dans le monde; on prend quatre mois pour organiser le second tour; entre temps, sur fond de heurts entre les partisans de Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, Sékouba Konaté incite les deux candidats du second tour à former un gouvernement d’union nationale.
Sékouba Konaté indique en décembre 2010 que la transition est terminée et que l’investiture d’Alpha Condé, premier président élu démocratiquement, marque « le retour à l’ordre constitutionnel ». Il quitte alors la Guinée pour se rendre à Addis-Abeba (Éthiopie), où se trouve le siège de l’Union africaine. Il prend ainsi ses fonctions de haut-représentant pour l’opérationnalisation de la Force africaine en attente et de responsable de la planification et de la gestion stratégiques des opérations de soutien à la paix de l’UA, auquel l’a nommé le 6 décembre Jean Ping.
Dates de nomination aux grades supérieurs
Il est aspirant le 19 novembre 1990 ; sous lieutenant le 1er novembre 1991 ; lieutenant le 1er octobre 1993. A partir du 1er avril 2000, le Tigre sera promu au grade de capitaine, puis de commandant le 1er novembre 2006. En novembre 2008, il sera promu lieutenant-colonel et depuis le 09 janvier 2009, général de brigade.