Le président tunisien Moncef Marzouki a déclaré
partager la position de l'Algérie sur la crise au Mali, estimant qu'une
intervention militaire ne devait être envisagée qu'en "dernier recours", dans
un entretien au quotidien algérien Liberté paru dimanche.
"Nous sommes en phase (avec l'Algérie) même sur les questions
internationales, comme c'est le cas pour le Mali", a affirmé M. Marzouki.
"Nous partageons la position de l'Algérie et l'intervention militaire ne
doit être envisagée qu'en dernier recours", a-t-il ajouté.
Alger a toujours défendu une solution politique au conflit dans le nord du
Mali, une région qui se trouve depuis fin juin sous contrôle total de trois
groupes islamistes armés, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et
le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Les préparatifs en vue d'une intervention militaire dans cette zone
s'accélèrent, les chefs d'Etat et de gouvernement ouest-africains devant se
réunir dimanche à Abuja pour en approuver les modalités, qui seront transmises
la semaine prochaine à l'ONU pour un feu vert définitif.
Ce plan d'intervention impliquerait 5.500 soldats, en vue de la reconquête
du nord du Mali.
M. Marzouki a par ailleurs assuré partager les mêmes vues que son voisin
concernant la défense "de l'espace maghrébin contre le terrorisme" et dit être
"d'accord pour promouvoir les relations économiques et sociales (entre les
deux pays) indépendamment de l'espace maghrébin".
L'Algérie et la Tunisie font partie avec le Maroc, la Mauritanie et la
Libye de l'Union du Maghreb arabe (UMA), une organisation créée en 1989 mais
restée en panne, en raison notamment du conflit du Sahara Occidental, qui
oppose Alger et Rabat.