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Le Républicain N° 4499 du 6/11/2012

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La transition malienne : Les dessous du «message à la nation» du Premier ministre
Publié le lundi 12 novembre 2012  |  Le Républicain


Cheick
© Autre presse
Cheick Modibo Diarra, Premier ministre du gouvernement de transition
Le Premier ministre du gouvernement de transition de la République du Mali a été nommé ce mardi 17 avril.


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Le Premier ministre malien de la transition, Cheick Modibo Diarra s’est adressé à la nation le samedi 10 novembre, soit la veille du sommet extraordinaire de la CEDEAO à Abuja sur la situation au Mali. Nombreux sont les observateurs à s’interroger pourquoi le Premier ministre a-t-il attendu que le Président de la République par intérim, Dioncounda Traoré tourne le dos pour faire son ‘’message à la Nation’’ ? Que cache l’usage abusif du ‘’je’’ dans ce message où le Premier ministre parle à la première personne du singulier, du début à la fin.

Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a attendu que le Président de la République Dioncounda Traoré tourne le dos pour faire son ‘’message à la Nation’’. Certes il est Premier ministre, mais le message à la Nation est réservé au Président de la République. Dans les 12 pages de cette adresse, Cheick Modibo Diarra ne fait aucune référence au Président de la République par intérim Dioncounda Traoré, et au sommet d’Abuja. Il s’agit d’un discours d’autopromotion et d’auto validation. Puisqu’il n’a pas été invité à Abuja, Cheick Modibo Diarra veut s’affirmer, exprimer son égo surdimensionné. Ce qui explique l’usage exagéré du « je » dans ce ‘’message à la nation’’. Que veut-il révéler?
Le syndrome de la première personne du singulier
Parlant de la réunion à Bamako des « chefs et experts militaires de la CEDEAO, de l’Union africaine, de l’Union européenne, de l’Organisation des Nations Unies et de tous les pays amis qui, dès le début de la crise se sont portés au chevet du Mali, notre pays, pour l’aider à relever un défi sans précédent dans son histoire », le Premier ministre se prononce à la première personne du singulier : « ils m’ont rendu compte de leurs propositions et j’espère vivement que le résultat de leur travail … ». Depuis quand les chefs et experts militaires de la CEDEAO, de l’Union africaine, de l’Union européenne et de l’Organisation des Nations Unies ont-ils un compte à rendre au Premier ministre malien qui est à la manœuvre pour remettre en cause l’ordre constitutionnel ?
L’usage abusif du « je » par le Premier ministre relève ni plus ni moins de l’autopromotion de l’homme, une volonté manifeste d’auto validation. Ce ‘’message à la nation’’ en est plein d’exemple : « j’ai mené des périples de juin à septembre dans les pays… ; … je me suis également rendu au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire… ; … de même je me suis rendu au Maroc… ; … il y a aussi la France qui m’a accueilli en juin dernier… ; … j’ai l’habitude de dire … ; … je vous assure… ; … ma priorité…».
Après avoir accompagné le Président de la République à l’aéroport, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a surgi dans les locaux de l’Ortm, accompagné de l’ancien ministre de la communication, Hamadoun Touré, pour aller enregistrer ce message incongru. Ce n’est pas sans précédent car le 18 août dernier, c’est le Premier ministre lui-même qui a amené la liste des membres du gouvernement d’union nationale, à l’Ortm, une copie non signée. Samedi dernier, après un enregistrement laborieux de son ‘’message à la nation’’, l’ancien ministre Hamadoun Touré était resté à l’Ortm pour superviser dans les détails le montage de l’élément. L’enregistrement du message a dû être repris plusieurs fois, parce que le Premier ministre se trompait chaque fois sur la date de l’examen du rapport du Mali par l’ONU, le 26 novembre prochain. Un autre fait surprenant est que le Premier ministre n’était pas avec son ministre de la communication, Bruno Maïga, mais avec l’ancien titulaire du poste.
Sur l’éventualité de sa candidature à l’élection présidentielle de 2013, au lieu de clarifier, le Premier ministre tente d’infantiliser : « … cette histoire de prétendue candidature à l’élection présidentielle qu’il me semble prématuré d’évoquer en cette phase cruciale de notre histoire en tant que Nation ». Sans clarification sur son dessein inavoué d’être candidat à la présidentielle de 2013, en tant que Premier ministre de la transition, il invite les Maliens à se taire et décide des sujets que les autres doivent aborder. Le Dr Cheick Modibo Diarra prend il les Maliens pour des canards sauvages ?
En outre, Cheick Modibo Diarra a déclaré, « je vous assure que tout est fait pour bouter les terroristes et les narcotrafiquants hors de notre territoire », mais depuis qu’il est Premier ministre, qu’a-t-il fait pour préparer les forces armées et de sécurité, et mobiliser la nation en vue de la libération du pays ? C’est la raison du divorce consommé entre Cheick Modibo Diarra et l’opinion, qui l’a découvert, qui lui reproche de n’avoir rien fait et de ne rien faire.

B. Daou

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