ALGER, L`Algérie a réaffirmé lundi croire en une solution politique au Mali, au lendemain de l`accord d`Abuja sur l`envoi de 3.300 soldats afin de reconquérir le nord du pays occupé par des groupes islamistes armés.
"Nous n`avons cessé de souligner qu`une sortie de crise par un dialogue à engager entre les autorités maliennes et les groupes de la rébellion au nord du Mali est tout à fait possible", a déclaré le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères Amar Belani, dans un courriel adressé à l`AFP.
M. Belani s`est référé dans sa déclaration à la "volonté commune de donner une chance à la paix par le dialogue" exprimée par le président en exercice de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) le président ivoirien Alassane Ouattara.
"Nous estimons que la décantation qui s`opère actuellement au niveau de ces groupes rebelles permet d`envisager une solution politique viable respectant la souveraineté, l`unité et l`intégrité du Mali", a souligné M. Belani.
Le 7 novembre, suite à des négociations à Alger et Ouagadougou, le mouvement touareg islamiste radical malien Ansar Dine avait proclamé son rejet de "toute forme d`extrémisme et de terrorisme" et appelé à la négociation avec Bamako.
Il est cependant allié à deux autres mouvements formés d`étrangers, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l`unicité du jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao), dans le nord du Mali où ils appliquent la charia (loi islamique).
Dans un entretien avec El-Watan Week-End, le porte-parole d`Ansar Dine, Mohamed Ag Aharib, avait déclaré qu`Aqmi était "composé de musulmans, comme nous", ajoutant :"Nous demander de combattre d`autres musulmans, cela n`est pas dans notre éthique".
Des dirigeants africains réunis dimanche à Abuja se sont mis d`accord sur l`envoi au Mali d`une force militaire internationale de "3.300 soldats" pour "un an", afin de reconquérir le nord du pays.
M. Ouattara a dit espérer que le Conseil de sécurité des Nations unies donnerait son feu vert à la fin du mois ou début décembre.
Le communiqué final souligne bien que "le dialogue" reste "l`option préférée pour la résolution de la crise politique au Mali". "Toutefois (...) l`usage de la force s`avère indispensable contre les réseaux terroristes et de criminalité transnationale qui menacent la paix et la sécurité internationales", ont ajouté les dirigeants ouest-africains, qui semblent ainsi exclure un dialogue avec tous les groupes armés islamistes imposant la
charia dans le nord du pays.