Addis-Abeba [Ethiopie] – La croissance en Afrique va continue de varier cette année, selon le groupe économique et la sous-région, a appris APA, jeudi, auprès du Comité d’experts des ministres africains de l’Economie et des Finances en conclave pour préparer la réunion ministérielle prévue les 30 et 31 mars à Addis-Abeba.
Les pays africains exportateurs de pétrole (hors Libye) ont enregistré en 2014 une croissance ‘'plus rapide'' que les autres pays africains, avec des taux se situant à 4,7 %, contre 4,4 % en 2013, renseigne –t-on.
Malgré la baisse des prix du pétrole, la croissance de ce groupe de pays devrait se poursuivre en 2015, et se situer à 5,2 %, grâce à la reprise de la consommation et de l'investissement, soutient la même source.
Les pays importateurs de pétrole devraient connaître une croissance de 3,8 % en 2015, après avoir stagné à 3,3 % en 2013 et 2014, grâce à la faiblesse des prix du pétrole et à la confiance accrue des consommateurs et des entreprises, signale-t-on.
La consommation privée et l'investissement devraient progresser, respectivement, de 4,1 % et de 2,8 % en 2015.
Au niveau sous-régional, l'élan de la croissance en Afrique centrale devrait se maintenir.
Après être passée de 2,5 % en 2013 à 4,3 % en 2014, celle-ci devrait y atteindre 4,8 % en 2015, sous l'effet des importantes dépenses publiques réalisées dans des projets d'infrastructures à forte intensité de capital au Cameroun et au Congo, et de nouveaux projets pétroliers et gaziers au Cameroun et au Tchad. 18.
L'intégration régionale renforcée de la Communauté de l'Afrique de l'Est a continué de doper la croissance du PIB de la sous-région en 2014.
Après une période de stabilité, à 6,5 % en 2013 et 2014, la croissance devrait passer à 6,8 % dans cette sous-région en 2015, annonce-t-on de bonne source.
Djibouti, le Kenya et l'Ouganda resteront les principaux moteurs de la croissance en 2015. La croissance de Djibouti est soutenue par des investissements considérables dans sa capacité portuaire qui s'expliquent par la forte demande de services portuaires de l'Éthiopie.
L'on note par ailleurs que l'expansion rapide des services bancaires et de télécommunications, le développement de la classe moyenne, l'urbanisation et les investissements dans les infrastructures, particulièrement ferroviaires, stimulent la croissance du Kenya, tandis que celle de l'Ouganda repose sur la croissance de l'activité du bâtiment, des services financiers, du transport et des télécommunications.
En Afrique du Nord (hors Libye), signale-t-on, la croissance n'a pas repris, malgré l'amélioration de la stabilité politique en Tunisie.
Elle a légèrement fléchi, passant de 2,8 % en 2013 à 2,7 % en 2014.
La faiblesse des prix du pétrole, le ralentissement de l'investissement en Égypte et le durcissement des politiques monétaires en Algérie, en Égypte, au Maroc et au Soudan ont été les principaux freins à la croissance.
Celle-ci devrait toutefois s'améliorer en 2015, avec le retour de la stabilité en Égypte, principale économie de la région.
La croissance du PIB devrait aussi bénéficier de l'augmentation des dépenses publiques consenties au titre de projets d'infrastructures dans la sous-région.
L'Afrique australe devrait enregistrer une croissance du PIB accélérée, passant de 2,9 % en 2014 à 3,6 % en 2015, tirée par la hausse des investissements du secteur non diamantaire au Botswana, la reprise de la consommation privée en Afrique du Sud et l'augmentation des investissements dans l'extraction minière et la prospection gazière au Mozambique.
Qui plus est, la croissance du PIB devrait être soutenue par l'accélération de la consommation privée, stimulée par une plus grande confiance des consommateurs des pays de la sous-région.
Néanmoins, le fléchissement des prix du pétrole et des ressources minérales est une menace pour les perspectives de croissance de la sous-région à moyen terme, car les deux tiers des pays qui la composent sont exportateurs de pétrole ou riches en ressources minérales.
L'Afrique de l'Ouest a enregistré une croissance de 5,9 % en 2014, soit un point de pourcentage de plus qu'en 2013, qui devrait passer à 6,2 % en 2015.
La hausse de la consommation privée et de l'investissement, particulièrement à Cabo Verde, au Nigéria et au Sénégal, en sont les moteurs principaux.
En 2015, la consommation privée et l'investissement devraient progresser de 3,5 % et 2,5 %, respectivement, soit à un rythme plus élevé qu'en 2014.
Le secteur des services du Nigéria est aussi un moteur essentiel de la croissance de l'Afrique de l'Ouest.
Néanmoins, la sous-région connaît certaines incertitudes, dues aux difficultés que connaissent le Mali et le Nigéria, et à la flambée d'Ebola, même si les estimations récentes de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) indiquent que l'incidence d'Ebola sur la croissance devrait être négligeable.
ET/cat/APA