Il ya 24 ans la République du Mali tournait l’une des pages les plus sombres de son histoire. Et la révolution du 26 Mars 1991 ouvrait les portes d’une nouvelle ère pour les Maliennes et Maliens qui aspiraient à la démocratie pluraliste. Des années se sont écoulées. Que peut-on retenir de cette vie démocratique ? Des acteurs politiques se prononcent.
Adama Sangaré, Maire du District de Bamako :
« Notre démocratie doit être davantage accompagnée. »
« Nous devons garder beaucoup d’espoir. D’énormes efforts ont été déployés, mais cette démocratie doit être davantage accompagnée. Je pense que cela est possible, surtout avec la presse. C’est une affaire de tous. Donnons-nous la main pour relever ensemble les défis. »
Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara : Président du Haut Conseil des Collectivités.« On doit mieux faire….. »
« En matière de démocratie, on est jamais satisfait. Ce qui est indéniable, c’est qu’il y a eu des avancées démocratiques. Par exemple la libre expression dont jouissent les maliens. Il n’ya pas de problème tabou au Mali. La mise en place des institutions démocratiques est visible. De grandes réalisations ont été faites en ce qui concerne le développement socio-économique. Je n’exclue pas qu’on peut mieux faire. On doit mieux faire pour répondre aux aspirations des populations. »
Niankoro Yeah Samaké : Président du PACP.
« Je crois que la lutte continue. C’est vrai que nous n’avons pas atteint tous les idéaux du 26 Mars, mais nous avons fait un grand pas. Le Mali est venu de très loin. Malgré les tergiversations, la démocratie est une réalité au Mali. Il ne faut pas qu’on rejette tous les acquis. Ceux qui sont morts le 26 mars ne sont pas morts pour rien. Les maliens doivent continuer à se battre pour recouvrer l’ensemble de l’intégrité du territoire national. Nous devons célébrer ces morts pour immortaliser leur acte de bravoure et de patriotisme. »
Seydou A Touré, Président du Parti F.A.C.
« La jeunesse doit se tenir debout ».
« Cet événement est d’abord un devoir de reconnaissance et une pensée pieuse aux victimes de cette circonstance douloureuse. Je pense que toutes les attentes ne peuvent pas être comblées, mais beaucoup ont été faites. Ces acquis démocratiques ne sont pas à ignorer. Mais cependant, une amélioration est nécessaire en ce qui concerne la sécurité, l’éducation, la santé et su tout la justice. Il y a lieu de rendre Hommage à la jeunesse malienne, qui a payé le lourd tribut. Cette jeunesse doit se mobiliser de nouveau pour relever le défi restant, notamment de la sécurité. Parce qu’on ne peut prétendre de la paix et du développement sans cette sécurité. La jeunesse doit se tenir débout pour relever les défis de l’heure. »
Maouloud Ben Kattra. Secrétaire général adjoint de l’UNTM
« Nous pensons que, la révolution que nous avons enclenché est inachevée, elle doit continue. »
« Cette sobre cérémonie à la fois symbolique et historique, nous rappelle le courage des acteurs qui ont demandé l’ouverture démocratique, et l’acquisation de toutes les formes de libertés pour le peuple. Après 24 ans de pratique démocratique, nous pouvons dire que les attentes du peuple ne sont pas comblées. C’est pour quoi, nous pensons que la révolution que nous avons enclenchée est inachevée. » Elle doit continuer
Dr Modibo Bah Koné. Membre de l’AMSUNEN
«II faut pérenniser les acquis »
« je pense qu’il reste encore un long combat à mener parce que les événement de mars 2012 ont prouvé que la démocratie a échoué. Ces événements montrent que le processus démocratique est fortement secoué, pour ne pas dire qu’elle est en panne. Aujourd’hui, il est nécessaire que nous nous mettions débout, pour travailler durement afin de sauvegarder les acquis de la démocratie. Parce qu’à la sortie des événements du 26 mars 1991, nous avons enregistré quelques acquis, qui méritent d’être pérennisés »
Propos recueillis par
Dramane Coulibaly et Jean Goïta
Source: Le Pouce