La nation malienne a célébré l’anniversaire du 26 mars 1991 en l’absence de son principal acteur en exil au Sénégal voisin. Tout comme le général Moussa Traoré, renversé en 1991, le général Amadou Toumani Touré a aussi été renversé à la suite d’un putsch militaire le mercredi 22 mars 2012 par le capitaine Amadou Aya Sanogo. En ce jour anniversaire de la libération du Mali du joug dictatorial de Moussa Traoré, l’Association Citoyenne pour le Soutien à Amadou Toumani Touré, a tenu un grand meeting de préparation du retour de l’ex-président. C’était dans la salle de 1000 places du CICB où l’on notait la présence du président de l’association, Hamane Touré dit Serpent, d’Amadou Goïta, de N’Diaye Bah de l’association notre Action pour le Mali, et d’Amadou Abdoulaye Diallo, président du PDES, ex-ministre sous le régime d’ATT. D’autres personnalités de marque étaient aussi présentes.
C’est une salle archicomble de membres d’associations, d’amis et de sympathisants venus prendre part à ce meeting de soutien et de préparation du retour de l’ex- locataire de Koulouba, Amadou Toumani Touré, de son exil dakarois. Selon le président de l’ACS-ATT, Hamane Touré dit Serpent, « le retour d’ATT est plus qu’une nécessité dans le contexte actuel, favorable, marqué par la normalité constitutionnelle, mais surtout par le processus de réconciliation prônée par son excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, chef de l’Etat du Mali dans son programme de paix et d’union entre les filles et fils du pays ».
Aux dires de Hamane Touré, la décision de l’association d’œuvrer pour le retour d’ATT découle du « comportement patriotique de l’Homme qu’il est » et que nulle part, son séjour en terre dakaroise ne doit guère « s’assimiler à une fuite ». A l’endroit du chef de l’Etat, Touré sollicite de celui-ci « d’accorder sa lettre de noblesse à cette demande » du retour de l’ex-président, tout en ayant égard aux valeurs traditionnelles et sociales maliennes.
Pour Amadou Goïta, l’un des soutiens farouches à ce retour d’ATT, « c’est un faux débat de dire qu’ATT est seul et n’a plus d’amis dans ce pays. L’homme en a assez aujourd’hui », dira-t-il, avant de faire savoir qu’il est un « Homme bâtisseur, qui réclame la légitimité de l’histoire », car le risque qu’il avait pris le 26 mars 1991 de mettre fin au bain de sang en témoigne long. Goïta a fait comprendre qu’il ne sert à rien de chercher à ternir l’œuvre de leur mentor, ATT. Aussi dira-t-il, « tous les Maliens doivent se réconcilier et aller vers l’essentiel qui est la paix, le progrès social, le développement économique. Nous demandons à IBK d’être le plus fort des Maliens pour la réconciliation et d’entendre le cri de cœur du peuple qui ne souhaite que le retour d’ATT », conseille Goïta qui estime qu’ « au lieu de verser ce qui est un acquis, il faut plutôt le sauvegarder ».
Le président du PDES, l’ex-ministre Amadou Abdoulaye Diallo, de son coté, dira que le meeting s’inscrit dans la vision patriotique et pacifique que prône ATT. Pour lui, « ATT est une référence de par sa carrière militaire et politique qui a permis de mettre fin à l’anarchie d’avant 1991 et de doter le Mali d’une constitution démocratiques ». « L’homme est capable de se transcender pour sauver l’intérêt général », a affirmé Diallo. Avant de continuer de saluer la prouesse de l’homme du 26 mars 1991, celui- là qu’il estime être promoteur du bonheur : de vivre chez soi, de manger à sa faim et bien….. Bref de se sentir à l’aise chez soi. « Comment peut-on accepter que celui qui prône ce bonheur vive à l’extérieur ? » s’est demandé Diallo. Il a laissé entendre que le temps a donné raison à ATT, en ce qui concerne la crise de Nord qui ne nécessite autres voies de résolution que la négociation. « Nous assumons entièrement la gestion d’ATT », a-t-il conclu.
Cyrille ADOHOUN