Depuis l’attentat perpétré au niveau du bar restaurant » la terrasse » et l’intrusion d’un véhicule suspect dans le cortège du président IBK, les autorités semblent avoir pris conscience de la gravité de la situation.
Qu’importe, s’il y a des disfonctionnements ça et là. C’est ainsi qu’il nous a été rapporté que depuis bientôt trois semaines des patrouilles d’envergure y sont organisées. Lesquelles constituent pour certains riverains un véritable traumatisme. Si bien que beaucoup se demandent si la forêt classée » la faya » n’abriterait pas, éventuellement, des jihadistes. Comme ce fut le cas, à Samanko situé dans la banlieue de Bamako, juste avant le drame de » la terrasse « . Et dont la collusion entre les deux faits ont été établis par les enquêteurs sur la base des éléments recueillis sur les deux théâtres d’opération.
Avec une superficie de plus de 90.000 hectares, la forêt classée » la faya » située sur la route nationale N°6, entre Baguineda et Zantiguila, existe depuis 1945. Initialement, elle était destinée à ravitailler, en bois (combustible des trains d’avant), le train qui devrait desservir le trajet Dakar-Bamako-Niger. Soumis à un régime d’exception, beaucoup de ces indigènes ont fini par fuir vers l’ancienne Haute Volta, actuel Burkina Faso, pour échapper aux travaux forcés. Toutefois, il est important de signaler que » la faya » était un grand réservoir animalier. Après la colonisation, l’Etat s’est occupé de cette forêt classée pour en tirer le maximum de profit. Avec la répression, les éléments des eaux et forêts étaient très craints.
C’est ainsi qu’à partir des années 1990, les autorités ont commencé à abandonner » la faya « , date à laquelle elle est devenue une véritable zone de transit pour le trafic des produits de tous genres.Comme l’annoncé plus haut, depuis quelques événements malheureux survenus dans la capitale, on assiste à des patrouilles de grandes envergure dans cette forêt.
Patrouilles menées simultanément par des agents des eaux et forêts, des gendarmes et des militaires. L’information nous a été révélée par Hama Fofana dit Hamady, président de l’association des riverains de la forêt classée » la faya « . Selon lui, cette présence massive d’hommes en armes crée une véritable psychose chez les populations riveraines. Sachant que la forêt, laissée pour compte, est envahie par les braconniers et bandits de tous acabits, les populations se demandent si, comme à Samanko, la forêt ne renfermerait pas d’éventuels jihadistes venus des régions du nord à l’assaut de la capitale. » Récemment, on a vu aussi de nombreux prêcheurs s’installer dans la faya.
Aujourd’hui, cette forêt est devenue un nid de bandits malgré le système de veille établi par les populations en partenariat avec Tam Voyages à qui l’Etat a cédé la faya« . Autre chose dénoncée par le président de l’association, c’est la prolifération des mosquées et médersas construites dans les villages riverains de la faya par des ONG.
En effet, selon Hama Fofana, » chaque fois qu’un village exprime le souhait de voir la construction d’un centre de santé ou d’une mosquée, les ONG répondent que ce n’est pas dans leur programme « . C’est pourquoi, a-t-il demandé à l’Etat de développer, ne serait-ce que, l’écotourisme dans la faya. Toute chose qui pourrait, selon Hama Fofana, relancer des activités économiques et éloigner les populations de la tentation. » Nous osons espérer que Tam Voyages, le nouvel acquéreur de la Faya, fera mieux que l’Etat dans la mise en valeur de cette zone potentiellement riche » a conclu le président de l’association.
D. YOSSI