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Crise au Mali : Les sombres prédictions d’ATT : l’histoire va-t-il lui donner raison ?
Publié le samedi 28 mars 2015  |  Le Matin
Amadou
© Autre presse
Amadou Toumani Touré, Ancien-président de la République du Mali




Lorsqu’Amadou Toumani Touré était en passe de perdre le pouvoir, il s’est fendu d’une drôle de prédiction qui avait donné du grain à moudre pour commentateurs de tout acabit.

Aux abois en 2012, aux dernières heures de son règne, le héros de Soud’ baba qui avait accordé une interview à une radio internationale à Bamako, avait lancé à la surprise générale : « (…) nous avons hérité du problème du nord, nos enfants et nos petits enfants vont aussi le gérer… ». Pour nombre de Maliens, cette déclaration du président sonne comme un aveu d’impuissance. Et c’est justement cet aveu d’impuissance qui va le conduire à sa perte, car quelques jours à peine, le pouvoir est abandonné par celui qui s’était dit incapable de gérer la crise du nord dont il avait même prédit qu’elle perdurera dans le temps. C’est justement cette prédiction, on ne peut plus fataliste, qui a renversé son régime in fine.

Ces sombres prophéties sont malheureusement symptomatiques de sa façon de gérer le Mali et sa partie septentrionale à laquelle il prédisait le KO. Car pour lui, ni son successeur, qui n’est autre que Ibrahim Boubacar Kéïta, encore moins celui qui viendrait après et même leurs petits-enfants, ne parviendraient à résoudre la crise du nord. Mais seulement voilà, le Mali n’était-il pas considéré par les pays voisins et la communauté internationale comme étant le ventre mou de la lutte contre le terrorisme au Sahel, pendant les dix ans de règne d’ATT ? C’est bien ATT qui accordait des faveurs indues aux touareg de Kidal et qui utilisait la carotte à la place du bâton.

Régulièrement accusé de creuser l’écart entre le sud et le nord sur le plan du développement, ATT jouait à la diversion avec les séparatistes durant tout son règne. Il avait signé à Alger un Accord de paix controversé qui entamait la souveraineté du Mali même si personne n’a bronché.

La politique de castration de l’armée héritée du régime Adema de Alpha Oumar Konaré avait atteint son paroxysme sous ATT. Selon plusieurs indiscrétions de la grande muette, seuls les bérets rouges, le régiment dont lui-même est issu, bénéficiait de formations.

En définitive, tout laisse croire qu’ATT sait ce qu’il dit quand il affirmait que la crise perdurera : il a dû donc travailler pour cela.

Alhassane H. Maïga
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