De toute l’histoire de l’humanité, il est de la nature des peuples de souhaiter de tout cœur un mieux-être socio-économique, parce que la vie humaine n’a de sens que dans le combat pour la réalisation du bonheur, gage suprême de toute activité sociale et sociétale.
Ce mieux-être, le peuple travailleur du Mali l’a voulu et le veut aujourd’hui plus que jamais. C’est pourquoi, il s’est levé comme un seul homme, encadré pour cela par ce que l’on appelait «Mouvement Démocratique» pour dire à Moussa Traoré que trop c’est trop et qu’il ne pouvait plus continuer à décider au nom du Mali. Comme pour dire que le peuple malien ne peut plus accepter d’être gouverné par l’apache régime de Moussa.
En fait, pendant vingt-trois (23) longues années d’errements politiques et de dictature aveugle, le peuple laborieux du Mali a été spolié, affamé, humilié et vilipendé. Moussa est tombé avec les mains sales, tachées de boue, de sang et de honte. C’est avec tristesse au cœur que nous rappelons que notre peuple travailleur a perdu plus de 200 enfants. Et le drame dans ces massacres, c’est que la fallacieuse question de savoir : «qui a tiré et qui a donné l’ordre de tirer ?» reste 24 ans après sans la moindre réponse. La question qu’il faille se poser, c’est que : «la cour étant toujours suffisamment informée, le peuple souhaite savoir si les assassins de ses enfants n’étaient pas tapis dans les rangs de ceux-là abusivement appelés «démocrates»».
Tout compte fait, le changement n’est pas encore là. Alpha Oumar Konaré, suite à une transition qui avait suscité plein d’espoir en notre peuple travailleur, s’est confortablement installé à Koulouba en grand pacha foulant ainsi au pied cette aspiration profonde des masses laborieuse au changement révolutionnaire. Il y a eu certes des acquis car tout ne peut être mauvais. Tel que recommandé par la conférence nationale ayant mis un terme juridique à la gestion calamiteuse du général Bazin, le multipartisme intégral a été respecté.
C’est pourquoi, le Mali avoisine aujourd’hui ou dépasse cent «partis politiques», parmi eux des donneurs de leçons de démocratie ; les salaires payés au plus tard le 05 de chaque mois nouveau (sauf que dans l’enseignement secondaire bien de contractuels ou de fonctionnaires des collectivités sont obligés d’aller en grève au-delà du 06 pour entrer en possession de leurs dus ) : des routes ont été bitumées mais à quels coûts ? Les écoles privées pullulent désormais comme des mouches ; s’il faut le dire, la presse a été totalement libéralisée.
Cependant, force est de rappeler que l’arbre ne saurait cacher la forêt. La démocratie malienne a été un véritable fiasco, les démocrates ont sérieusement trahi le peuple malien. Cette triste réalité est constatable dans tous les secteurs de la vie nationale. Ainsi :
- Au plan politique, le peuple se rend à l’évidence que la pluralité des partis politiques est une grosse poudre aux yeux des maliens qui ont cru en cette «démocratie» qui se résume essentiellement dans les élections pluralistes et multipartistes. A lire attentivement les projets de société des différents partis politiques, on découvre, hélas que les contenus sont essentiellement les mêmes. Tous sans exception se disent œuvrer pour la défense des intérêts fondamentaux des Maliens. Mais, c’est avec amertume que l’on constate que depuis la chute de Moussa Traoré, le patriotisme, le sens élevé de l’intérêt national, le travail bien fait ,ont cédé le pas à l’affairisme, à la gabegie, à l’enrichissement illicite, au népotisme, au clientélisme.
Dans le Mali «démocratique», plus que sous le régime Moussa Traoré la compétence a cédé le pas au clan et à la phratrie. Tenez ! Il est impossible aujourd’hui de rencontrer dans les cabinets ministériels des cadres compétents, sincères, honnêtes et dévoués à la cause de la patrie. Dans ces cabinets, ce n’est plus le mérite qui compte mais l’appartenance à la même classe politique.
En clair, le Mali «démocratique» a vilipendé l’honneur et la dignité de notre peuple qui a versé son sang pour l’avènement de la démocratie. La recherche du profit égoïste a complètement triomphé de la probité morale et de la décence politique. Les grands sorciers de la démocratie, sans avoir mal à la conscience, se cocufient et nourrissent leurs familles et leurs crocodiles politiques aux dépens de ce peuple. Les démocrates maliens ont sérieusement trahi le Mali en foulant au pied l’aspiration profonde des masses au changement véritable.
Il faut rappeler que c’est bien pour cet enjeu historique que sont morts nos femmes et nos enfants. Aujourd’hui, il n’est pas question de regretter Moussa Traoré, mais nous constatons que les démocrates ont savamment trahi le Mali en soignant la béante plaie sur du pus. Le même Alpha Oumar Konaré qui avait osé demander en 1980 lors de la biennale artistique et culturelle «où va le Mali ?», ne peut aujourd’hui dire à notre peuple où il a laissé ce Mali à la fin de son second mandat. Nul doute que l’ex-président conteur ATT a achevé le travail de sape des intérêts supérieurs de notre peuple et pour cause :
– Alpha, pour cacher ses intentions inavouables, a préféré jeter à la face du monde, qu’il préfère pour le Mali des matériels agricoles aux armes. Sa flamme de la paix a achevé de prouver qu’il s’était donné pour mission de saboter notre armée nationale qui faisait la fierté de tout un peuple.
– Avec un grain de décence politique, Alpha ne pouvait prendre sur lui, une telle initiative sans se dire que la France dont il est l’apprenti démocrate est avant tout une puissance militaire qui impose aux autres le respect de son territoire.
– L’on ne dira jamais assez qu’ATT a laissé le Mali dans un chaos indescriptible. Mais comme le ridicule ne tue plus au Mali, c’est ce même ATT dont le retour est sollicité par des Maliens au passé très douteux .Ils ont suffisamment insulté l’honneur de notre pays en pillant toutes les caisses des contribuables maliens. On rappel à ce niveau que si pendant le règne d’Alpha Oumar Konaré, le Mali a enregistré 21 milliardaires, avec ATT ce chiffre a été plus que doublé.
- Au plan économique donc, le peuple vit de plus en plus dans sa chair et dans sa conscience les affres d’une démocratie puante. Ce peuple a été spolié par des délinquants financiers qui n’ont rien à en envier aux crocodiles de mer prêts à tout avaler de jour comme de nuit.
Pour tuer en notre jeunesse le sens du mérite, les écoles sont devenues des dépotoirs pendant que les enfants de ces délinquants financiers étudient dans les meilleures écoles en Europe et en Asie. Cette jeunesse malienne de nos écoles croit de plus en plus que les meilleures notes sont celles sexuellement, parentalement et financièrement transmissibles, laissant ainsi dans les méandres de l’histoire les enfants de pauvres. Les «cadres» qui devaient servir de boussole pour cette jeunesse, se sont prostitués à suffisance. Dans ces conditions l’excellence devient un fléau.
Mais un adage de chez nous dit que «lorsqu’un mauvais sort veut s’abattre sur un chien, il commence par forger une grosse plaie sur sa tête». ATT a été dégagé de Koulouba à la satisfaction du peuple travailleur du Mali par des militaires qui ne connaissaient pas du tout le caractère apatride et caméléon des politiciens dans leur écrasante majorité. La suite on la connait : Amadou Haya Sanogo a été trompé par des politiciens et des leaders religieux pour lâcher le pouvoir.
Notons au passage que pour demander le retour d’ATT au Mali, ce sont les mêmes politiciens et leaders religieux qui étaient à la tribune le 26 mars pour applaudir. Et qui était le parrain suprême des activités de ces politiciens ? Allez en savoir. !
Le peuple croyant en IBK s’est dressé comme un seul homme pour dire que c’est bien lui qui va gérer les affaires après une période transitoire des plus ténébreuses avec Dioncounda Traoré. Demandez aujourd’hui aux mêmes électeurs d’IBK s’ils croient toujours en l’homme.
Le constat est absolument cuisant : le Mali va mal en dépit de l’escroquerie politique dont restent victimes les masses laborieuses du Mali. IBK travaille à la restauration de l’ordre ancien comme en témoignent ses trois (03) gouvernements successifs. Tout au moins ce n’est pas désignation de M. Kénékouo dit Barthélémy Togo en lieu et place de Mme Togola Jacqueline Nana qui peut laisser espérer sur le mieux-être de l’école malienne (à temps opportun, nous-nous pencherons profondément sur ce cas).
- Dans le domaine de la santé, la fripouille politicienne a fini par plonger notre peuple dans le désespoir le plus complet et pour cause : nos hôpitaux budgétivores sont chaque jour davantage des mouroirs. On n’est en droit de se demander : quel mauvais sort s’abat sur notre pays ?
- Au plan sécuritaire, au-delà des colmatages politiciens, l’intégrité territoriale du Mali et la laïcité de l’Etat sont plus que jamais compromises. Une fois encore, IBK doit se réveiller pendant qu’il est temps pour redonner confiance à ce peuple qui a fondé tout son espoir sur lui (quand bien même ce serait là une surprise agréable).
En effet, le chaos dans lequel se trouve aujourd’hui notre pays, ne pouvait pas ne pas arriver tant il reste évident que c’est un crime de soigner la plaie sur du pus. Mais les démocrates maliens ne doivent pas oublier un seul instant que notre pays regorge de patriotes qui sont conscients que, comme l’a dit Frantz Fanon : «chaque génération, dans une relative opacité, doit accomplir sa mission ou la trahir».
Sans être charlatan, disons que le kokadjè et le changement véritable sont inévitables car, dans l’histoire des peuples, ce sont les conditions objectives et subjectives qui conduisent au vrai changement dont ne cessent de rêver les dignes fils du Mali qui ont horreur de se nourrir du sang et de la sueur du peuple malien.
Que Dieu ait pitié de ce pays !
Fodé KEITA