Après l’annulation du nouveau décret des droits d’auteurs par la Cour suprême, la Fédération des artistes du Mali (Fédama) a organisé un grand meeting le samedi 21 mars 2015 à la Pyramide du Souvenir pour dénoncer cette décision et indexer la partialité du patronat malien.
Ce meeting qui a enregistré la présence de l’honorable Oumar Mariko et des centaines d’artistes, était présidé par Kary Bogoba Coulibaly, président de la Fédama. L’objectif était d’informer les artistes de l’évolution de la situation, le contenu du nouveau décret et les dispositions prises par la Fédama pour défendre les droits des artistes. L’occasion était également bonne pour les artistes du Mali de dénoncer publiquement la partialité du patronat du Mali.
Dans son exposé, Baye Boubacar Diarra, producteur, réalisateur et membre fondateur de la Fédama, dira que ce décret signé par le président Ibrahim Boubacar Kéita, le Premier ministre, et huit autres ministres du gouvernement octroyait aux artistes un nouveau statut depuis les lois 1982 et 1983. Aux dires de Diarra, ce nouveau décret prend en compte les nouvelles technologies dont les précédentes lois n’en parlaient pas. Selon lui, ce décret donne l’opportunité aux artistes d’avoir leurs droits sur les nouvelles technologies. C'est-à-dire de prélever une somme au compte de chaque client d’Orange ou Malitel, soit 500 Fcfa par client et par an pour aider les artistes. Les ordinateurs portables et les clés USB seront également taxés par ce décret au profit des artistes qui ont longtemps souffert de la venue des nouvelles technologies.
Pour Baye Boubacar Diarra, l’annulation de cette décision par la Cour suprême est un acte de non droit qui ne prend pas en compte l’intérêt des centaines d’artistes longtemps exploités par les nouvelles technologies. Selon lui, les artistes ne baisseront plus les bras, au contraire, ils défendront leurs droits à tout prix. Il a aussi noté que la Fédama a déjà fait appel de la décision de la Cour suprême avant de dénoncer le parti pris du patronat malien. Pour Baye, la position du patronat est inqualifiable et injustifiable après tant de rencontres entre les artistes et cette structure.
Au cours de ce meeting, les artistes ont unanimement dénoncé le rôle joué par le Patronat et un grand avocat de la place pour l’annulation de la nouvelle décision auprès de la Cour suprême, pour violation de la Constitution du Mali. Pour les artistes, la guerre est désormais ouverte et dans les jours à venir des actions de protestations comme des marches, des meetings seront menés.
Dans son intervention, le président de la Fédama, Kary Bogoba Coulibaly, a invité les artistes à l’union sacrée pour relever ce défi. Un défi qui permettra aux chanteurs, danseurs, écrivains, choristes, musiciens, comédiens, réalisateurs, producteurs… de vivre enfin de leur art. Il a également invité les autorités maliennes à achever le chantier commencé pour le bien-être des artistes afin que ceux-ci vivent de leur art.
Mais les artistes ne sont pas seuls dans leur lutte, ils ont bénéficié du soutien de l’honorable Oumar Mariko, député à l’Assemblée nationale et le comité exécutif de l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm).
Yacouba Doumbia
Source: Le Débat