La campagne agricole s’annonce au Mali avec l’arrivée des premières pluies. Un moment d’angoisse pour les paysans, qui se triturent les méninges à cause des pesticides et intrants qui augmentent leurs rendements. Le ministre de l’Agriculture a rencontré les producteurs de la zone CMDT et de l’OHVN.
Les intrants constituent un facteur important dans la production agricole. Cependant, au moment où les commerçants se frottent les mains, les paysans croulent sous le poids de la dette. Et pour cause. D’année en année, les prix des intrants grimpent depuis la signature en 1992, par les Etats membres du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) de « la réglementation sur l’homologation des pesticides communes aux Etats membres« .
Le phénomène est beaucoup plus inquiétant dans les zones de production du coton où les paysans, sous prétexte que les pesticides qui leur sont vendus sont très chers, s’en procurent dans les pays voisins. Dans la zone cotonnière, on peut voir les pesticides exposés un peu partout dans les centres urbains, comme dans les marchés des petits villages.
Autrefois, les pesticides distribués par les agents d’agriculture et utilisés sous leur autorité, sont de nos jours vendus par des commerçants et autres marchands de rue dont le seul souci est de se faire de l’argent. Sans se soucier des règles de conservation, ces distributeurs les exposent au soleil, à l’humidité et souvent à d’autres sources de chaleur.
Or, l’usage des pesticides, même avec précaution, peut présenter des risques pour l’homme et la nature. A cela s’ajoutent les mauvais conditionnements, l’appât du gain au mépris de la vie humaine, la falsification des dates et les faux conseils des vendeurs.
« C’est quand c’est périmé que c’est plus efficace« , confie un paysan qui détient en main une boîte d’insecticide hors délai. Le plus grave, c’est lorsque les populations utilisent les pesticides venus de pays voisins avec des notices de mode d’emploi écrites en anglais, ce qui ne facilite pas la compréhension.
Les bidons et boîtes vides ayant contenu des pesticides sont vendus et utilisés, après avoir été lavés sommairement, pour être utilisés comme unités de mesures de certaines boissons locales.
Le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Moussa Léo Sidibé, en visite dans la région a certes prodigué des conseils aux producteurs pour la bonne marche de la campagne agricole 2012-2013, mais la prudence est de mise pour leur santé.
La nouvelle campagne agricole s’annonce prometteuse malgré les difficultés que connaît le pays. L’Etat a maintenu le prix du coton à 255 F CFA le kg et la subvention de l’engrais 12 500 F CFA les 50 kilos ont de quoi réjouir les paysans qui ont promis de doubler la production céréalière et cotonnière.