PARIS - La France n`interviendra "en aucun cas" elle-même au Mali, a affirmé mardi le président François Hollande, rappelant que Paris s`était engagé à "soutenir logistiquement" les pays africains pour mettre un terme à l`occupation du nord du Mali par des "groupes terroristes".
"En aucun cas, la France n`interviendra elle-même au Mali", a déclaré le
chef de l`Etat lors de sa conférence de presse, tout en soulignant que
"l`occupation de la partie nord du Mali par des groupes terroristes" était
"suffisamment grave pour que la France puisse - non pas intervenir à la place
des Africains, il n`en a jamais été question - mais aider les Africains à
s`organiser face à cette menace".
Evoquant le sommet des chefs d`Etat africains, qui s`est réuni dimanche à
Abuja, M. Hollande a rappelé que "la Cédéao (Communauté des Etats de l`Afrique
de l`Ouest) plus l`Algérie, plus la Mauritanie et le Tchad ont délibéré pour
qu`il y ait une possiblité d`intervention".
"La France et l`Europe feront en sorte de soutenir logistiquement, avec
aussi de la formation, cette préparation", a-t-il dit.
M. Hollande a rappelé qu`une éventuelle opération armée au Mali avait pour
objectif "que les Maliens puissent avoir la souveraineté pleine et entière de
leur territoire, rien de plus".
"Il suffirait que ces groupes terroristes se retirent, tout simplement, il
n`y aurait plus de raisons d`intervenir", a-t-il dit, rappelant qu`"un
dialogue politique est engagé avec un certain nombre de représentations
touareg qui, justement, veulent rompre avec ces groupes terroristes".
"Il ne dépend que de ceux qui aujourd`hui se livrent à ces exactions de ne
pas entrer dans cette logique d`affrontement", a-t-il poursuivi.
"Il y a aujourd`hui, hélas, un certain nombre, peu nombreux, de
ressortissants français qui sont au Nord-Mali et qui participent à cette
occupation et donc à cette préparation d`actes terroristes. Nous devons y
faire très attention", a encore dit le président.
"C`est là (au Sahel) qu`il y a le plus grand danger en ce moment pour notre
pays", a-t-il estimé. "C`est pourquoi la France a été au premier rang pour
prendre ses responsabilités et soutenir les Africains", a-t-il ajouté.
Evoquant la question des six otages français actuellement détenus au Sahel,
M. Hollande a souligné qu`il faisait tout pour que les ravisseurs "comprennent
que c`est le moment de les libérer".
"Ils n`ont rien à espérer en les gardant" et, "en plus, ce sont les
Africains qui vont intervenir" au Mali, "ce n`est pas la France", a-t-il
poursuivi. "Nous engageons tout ce qu`il est possible de faire, mais nous
n`allons pas mettre en cause la politique de la France et donc sa sécurité
parce que nous serions sous la pression", a ajouté le chef de l`Etat.
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