PARIS, 13 nov 2012 (AFP) - Syrie, avec l'évocation pour la première fois de
livraisons d'armes à l'opposition, Mali, soutien financier "dû" à la Grèce...
le président François Hollande s'est affiché mardi en pointe sur plusieurs
dossiers internationaux chauds.
"J'annonce que la France reconnaît la coalition nationale syrienne comme la
seule représentante du peuple syrien et donc comme le futur gouvernement
provisoire de la Syrie démocratique permettant d'en terminer avec le régime de
Bachar al-Assad", a déclaré M. Hollande lors d'une conférence de presse.
Son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, avait été le premier à reconnaître en
mars 2011 le Conseil national de transition (CNT) en Libye comme le
"représentant légitime du peuple libyen", point de départ de livraisons
d'armes et de l'action armée internationale ayant conduit à l'éviction et à la
mort du colonel Mouammar Kadhafi.
La question des armes à l'opposition syrienne sera "nécessairement reposée,
pas simplement à la France, mais à tous les pays qui reconnaîtront ce
gouvernement", a ajouté François Hollande.
Jusqu'à présent Paris n'a livré à l'opposition syrienne que des matériels
non létaux, comme des appareils de vision nocturne et de communication
cryptée. Selon diverses sources, des pays arabes, comme le Qatar ou l'Arabie
Saoudite, ont au contraire déjà commencé à livrer des armes aux opposants
syriens.
François Hollande a aussi mis en garde les Palestiniens, dont il va bientôt
recevoir le président Mahmoud Abbas, contre le "risque" de "rétorsions"
américaines s'ils persistent à demander à l'Assemblée générale des Nations
unies un statut "d'Etat non membre" comme ils comptent le faire fin novembre.
Mali et crise financière en Europe
A propos du Mali, M. Hollande a répété que la France n'interviendra "en
aucun cas elle-même" dans ce pays. Mais l'occupation (du nord du Mali) par des
"groupes terroristes" est "suffisamment grave pour que la France puisse aider
les Africains à s'organiser face à cette menace", a-t-il ajouté.
"Est-ce que notre soutien aux pays africains, et au Mali pour retrouver sa
souveraineté au nord, peut mettre en cause la vie de nos otages ?", s'est-il
interrogé, au sujet des six Français retenus en otages au Sahel. "Je fais tout
pour que les ravisseurs - qu'ils m'entendent! - comprennent que c'est le
moment de les libérer. Parce qu'ils n'ont rien à espérer en les gardant, que
ça ne peut pas nous empêcher de faire notre devoir".
M. Hollande a par ailleurs indiqué qu'il préparait avec "beaucoup de soin"
son voyage, a priori autour du 20 décembre, en Algérie, pays frontalier du
Mali.
"L'histoire doit servir à bâtir l'avenir et non pas à l'empêcher", a-t-il
ajouté, alors que les relations bilatérales sont compliquées par des
polémiques récurrentes dans les deux pays sur la période coloniale (1830-1962).
L'ombre de la crise financière en Europe a aussi plané sur sa première
conférence de presse semestrielle depuis son élection le 6 mai 2012.
Alors que la Grèce redoute la "faillite", François Hollande a estimé que le
soutien de l'Europe et du FMI était "dû" à Athènes, "pour en terminer aussi
avec ce qui a pu être un doute sur l'intégrité de la zone euro".
Le président socialiste a déclaré que les rapports de la France avec
l'Allemagne d'Angela Merkel étaient "bons", 48 heures avant un déplacement de
son Premier ministre Jean-Marc Ayrault à Berlin. Des médias s'étaient fait
écho d'une détérioration des relations bilatérales, démentie par les deux pays.
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