Dans ses moments d’errance, Mamadou Tièoulé Konaté se plaît à prendre ses rêves pour la réalité. Autrement dit, il serait ridicule d’entendre un président de Ligue qualifié de marginaux les propriétaires des 85% de chevaux du champ hippique. A la place des responsables de l’Association Malienne des Propriétaires de Chevaux (AMPC) qui n’ont pas daigné se rabaisser au niveau de Mamadou Tiéoulé Konaté, leurs chevaux engagés dans cette course d’ouverture ont répondu présents. Prouvant du coup à Mamadou T Konaté qu’un voleur ne peut pas répondre aux coups de sabots bien mérités d’un âne au service de la société, à plus forte raison à celui d’un cheval. Ainsi, sur les 10 places mises en jeu pour les 3 courses, ils ont raflé 7, contre 2 pour un propriétaire neutre et 1 seul pour la Ligue.
Pour distraire l’opinion nationale en ces temps de crise, il n’y a pas mieux que le fils de Tièoulé Konaté. Voilà un homme qui, au-delà de sa crise identitaire, doit sa liberté à la lenteur de la justice malienne. Inculpé depuis plusieurs mois pour détournement de plus 130 millions de FCfa par le Pôle économique, Mamadou Tièoulé Konaté se prévaut de sa place de Conseiller spécial du président par intérim pour narguer la justice de notre pays, en attendant la Cour d’assises.
Mais avant, il perd du terrain au champ hippique depuis quelques semaines. C’est pourquoi, l’enfant «terrible» ne manque pas d’occasion pour tenter de se blanchir.
En ce qui concerne le procès en appel pour rétention abusive des gains du cheval de Dramane Sissoko et du chérif de Nioro, le verdict est attendu pour vendredi prochain. Aujourd’hui, la réalité du champ hippique annonce une sortie tragique pour le plus grand vampire du sport malien. Sans aucun cheval capable de rivaliser avec ceux de l’AMPC, Mamadou T. Konaté ou Mamadou Henry Konaté vient d’être lâché par son seul vrai jockey au profit de l’AMPC.
Incapable d’acheter des chevaux depuis la fuite de son mentor qu’il traite de tous les noms d’oiseaux, le président de la Ligue se rabat sur les chevaux de sacrifice et de compagnie pour meubler la galerie. En affirmant qu’une Association qui dispose d’un récépissé n’est pas reconnue par les autorités, le fils de Tièoulé Konaté prouve qu’il mérite bien d’être le dernier des sortants de l’ENA de Paris, si toutefois il en est un.
Toujours est-il que sur la piste, le dimanche dernier, le cheval Allakoni de Oumar Noumanzana de l’AMPC a donné une belle correction aux protégés du président de la Ligue hippique de Bamako. Tout comme à la fin de la saison dernière, les chevaux de l’AMPC sont plus que jamais favoris pour rafler l’ensemble des gains lors du grand prix du 30 décembre 2012. Il reste à savoir quelle astuce l’enfant «terrible» usera pour empêcher, après le report injustifié du 15 juillet dernier.
Pour le Secrétaire général de l’AMPC, les jours du président de la Ligue sont comptés. Car, selon lui, dans aucun pays au monde, on a jamais vu un inculpé dirigé une instance sportive. Aux dires de Mohamed Haïdara, le débat ne se résume pas à l’organisation des courses, mais plutôt à comment les sous du grand prix du cinquantenaire ont été détournés.
Malgré la complicité dont les membres de la Fédération disposent au sein de certaines instances dirigeantes du sport dans notre pays, l’AMPC qui vient d’être récompensée par la presse sportive pour son rôle en faveur de la promotion du sport équestre au Mali, n’entend pas baisser les bras. En plus des actions judiciaires qui ont toutes abouties à la condamnation de Mamadou T. Konaté, cette Association s’est fixée comme objectif de prouver à l’opinion nationale et aux dirigeants qui sont les vrais propriétaires du champ hippique. C’est pourquoi elle a donné le dimanche dernier, un petit aperçu de sa force de frappe. Pour le Secrétaire général de l’AMPC, l’enfant «terrible» du champ hippique ne paye rien pour attendre son triste sort.
