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L'Essor N° 17311 du 13/11/2012

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Production cotonnière : une campagne prometteuse
Publié le mercredi 14 novembre 2012  |  L'Essor




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Les prévisions de production de coton graine sont évaluées à 445.314 tonnes et la CMDT a commencé le paiement aux producteurs depuis le mois passé

L’hivernage, qui semble ne pas prendre fin cette année avec ces dernières pluies qui causent plus de soucis aux producteurs que de bonheur pour les productions, est jugé bon et satisfaisant. Les productions agricoles présagent de bonnes récoltes. Les activités agricoles qui animent les campagnes sont essentiellement liées aux récoltes et au séchage des épis pour leur ensachage avant le stockage.

A la Holding Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT), l’optimisme est de mise. Le Président directeur général de la Holding CMDT Salif Abdoulaye Cissoko a annoncé des productions cotonnières et céréalières très optimistes et fait exceptionnel le commencement du paiement du coton au producteur. En effet, cela est une première, car les paysans attendaient longtemps après l’évacuation du coton vers les usines d’égrenage avant de voir les paiements effectués. Une première provision de 40 milliards Fcfa est disponible pour servir à payer les producteurs de coton depuis deux semaines déjà.

La Holding CMDT a tenu la semaine dernière les réunions portant sur le bilan de la commercialisation de la campagne 2011-2012, sur la préparation de la commercialisation de la présente campagne et le plan de campagne 2012-2013. Cette année, la CMDT espère mobiliser 110 milliards Fcfa pour les besoins financiers de la campagne (achat de coton graine, fonctionnement des usines d’égrenage, lubrifiants, pièces de rechange, transports, transitaires, emballages). En 2011-2012, le coût de la campagne était de 115 milliards Fcfa.
Le PDG de la Holding CMDT a félicité les partenaires financiers parmi lesquels la Banque de Développement du Mali (BDM-SA), la Banque nationale de développement agricole (BNDA), Kafo Jiginew qui ont apporté leurs contributions pour la réussite de la campagne. Il a également remercié les producteurs, les chercheurs, l’encadrement et l’ensemble des acteurs de la filière pour leurs contributions.

En effet, la Holding CMDT enregistre depuis trois campagnes successives des productions cotonnières intéressantes. Ainsi depuis la campagne 2009-2010 la production cotonnière connaît un accroissement notable passant de 228.999 tonnes à 445.314 tonnes en 2011-2012. Les rendements à l’hectare ont connu des évolutions en dents de scie avec toutefois des pics intéressants comme 1,148 tonne à l’hectare à San au cours de la campagne 2011-2012. La variété de coton la plus cultivée reste la STAM 59 (d’origine togolaise) avec 70,8% de la production suivie de la variété malienne N’TA 90-5 (de la station de recherche agronomique N’Tarla) avec 11,39% de la production. Les productions céréalières (mil, sorgho, maïs) au cours de cette même campagne sont estimées en zones CMDT à 1.504.000 tonnes.

LES UNITES D’EGRENAGE TOURNENT. Le prix du kilogramme du coton premier choix au producteur est passé de 185 à 255 Fcfa. La subvention sur les engrais, le coton, le maïs, le riz et le blé a été maintenue par l’Etat, ce qui a contribué avec les conditions hydriques à l’atteinte des objectifs de productions. Ainsi les usines d’égrenage du coton ont produit 170.858 tonnes de fibre avec un rendement fibre de 42%. Ce sont 759.367 balles de coton qui ont été produites et 215.971 tonnes de graine de coton pour les besoins des huileries.
Pour la campagne 2012-2013, les prévisions de production de coton graine sont évaluées à 480.800 tonnes et la production céréalière est estimée à plus de 2 millions de tonnes (mil, sorgho, maïs). Toutefois, les pluies qui continuent à tomber suscitent des inquiétudes de la part de l’encadrement et des producteurs. La CMDT entend rapidement mener des campagnes de sensibilisation vers les producteurs afin qu’ils adoptent des pratiques susceptibles de préserver la bonne qualité du coton graine. La préservation de la qualité du coton est un gage de prix intéressant sur le marché international. Il faut rappeler que le coton malien est bien coté sur le marché international en raison de la qualité de sa fibre. Ce label qualité permet d’engranger des ristournes qui seront reversées aux producteurs à la fin de la campagne de commercialisation. Ceci a été le cas cette année en début d’hivernage.
La direction générale de la Holding CMDT espère bien maintenir le cap et faire bénéficier aux producteurs des fruits de leurs durs labeurs.

En attendant, elle est engagée dans l’activité industrielle la plus cruciale qui est celle de l’égrenage du coton. Les unités d’égrenage ont débuté leurs activités. La cadence s’accéléra au fur et à mesure des évacuations du coton graine vers les unités industrielles.

Ces activités industrielles redonnent de la vigueur à l’économie locale et actionnent plusieurs leviers à savoir le transport du coton vers les unités et de la fibre vers les ports, le transit, les gargotières, étalagistes, le commerce de pièces de rechange etc.

Pendant que les unités industrielles d’égrenage s’activent, le Président directeur général de la Holding CMDT, Salif Cissoko est en mission d’exploration dans les différents ports de la sous-région vers lesquels les balles de coton sont évacuées. Il souhaite s’enquérir des facilités que ces différents ports ouest africains comptent offrir à nos balles afin d’assurer leur évacuation rapide vers les marchés de consommations.

Il faut rappeler que la Chine est un marché potentiel très prisé. En effet, ce pays est à la fois le plus grand producteur et le plus grand consommateur de coton.

Les industries textiles chinoises ont besoin de beaucoup de millions de tonnes de fibre pour faire tourner leurs manufactures. Car, le coton est la plus importante des fibres naturelles produites dans le monde.

Depuis le XIXe siècle, il constitue, grâce aux progrès de l’industrialisation et de l’agronomie, la première fibre textile du monde et constitue près de la moitié de la consommation mondiale de fibres textiles. Grâce à nos producteurs, le Mali occupe une place de choix sur ces marchés très concurrentiels.

M. COULIBALY

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