NOUAKCHOTT, la Mauritanie, à l`instar de l`Algérie,
envisage de fermer ses frontières en cas d`intervention armée ouest-africaine
dans le nord du Mal occupé par des islamistes armés, a appris mercredi l`AFP
de source militaire mauritanienne.
La Mauritanie "se soucie des conséquences de cette guerre sur le pays et
prépare actuellement un plan de fermeture de ses frontières avec le Mali et de
riposte à toute menace éventuelle", a indiqué cette source qui a redit que son
pays n`envisageait pas l`envoi de troupes au sol.
"Notre pays n`entend pas envoyer des troupes au Mali, ce n`est pas notre
intention et nous l`avons fait savoir à qui de droit", a-t-elle affirmé.
La Mauritanie était représentée au sommet de la Communauté économique des
Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), dimanche à Abuja, qui a approuvé l`envoi
au Mali d`une force militaire de 3.300 hommes soutenue sur le plan logistique
par des pays occidentaux, après accord de l`ONU.
L`Algérie a également indiqué mardi qu`elle prendrait "les mesures
appropriées" pour assurer la défense de ses intérêts et la protection
"maximale de ses frontières".
La fermeture des immenses frontières de ces pays voisins du Mali que sont
l`Algérie et la Mauritanie, a pour but essentiel d`éviter un repli sur leurs
territoires des islamistes armés visés par l`intervention ouest-africaine.
Un expert mauritanien des dossiers de terrorisme, Mohamed Val Ould Oumère,
directeur du journal "La Tribune", a estimé mercredi que la Mauritanie ne
participera pas à la guerre au Mali "tant qu`Al Qaïda au Maghreb islamique
(Aqmi) s`en tient à l`accord tacite" qui semble avoir été passé avec
Nouakchott.
Selon lui, cet accord consiste pour Aqmi à "ne pas être à moins de 200
kilomètres de nos frontières, ne pas recruter de Mauritaniens, ne pas envoyer
des moyens aux combattants susceptibles d`agir en Mauritanie".
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, absent de son pays depuis
un mois après avoir été blessé "accidentellement" par balle par un soldat de
son armée près de Nouakchott, avait affirmé le 5 août que son pays n`everrait
pas de soldats au Mali.
La Mauritanie, qui est intervenue en 2010 et 2011 dans le nord du Mali
contre des bases d`Aqmi, aura néanmoins un rôle primordial à jouer en cas
d`intervention, selon les experts.
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