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L'Indépendant N° 3143 du 14/11/2012

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Inéligibilité des acteurs de la transition et présidentielle de 2013 : Cheick Modibo Diarra ira-t-il au bout de sa logique en démissionnant ?
Publié le mercredi 14 novembre 2012  |  L'Indépendant


Conference
© aBamako.com par as
Conference de presse du premier ministre Cheick Modibo Diarra
11/10/2012. Bamako. Domicile du premier ministre.


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En plus de l’accord unanime pour l’envoi de » 3300 soldats » au Nord du Mali pour la reconquête de l’intégrité du territoire, les dirigeants africains réunis dimanche 11 novembre à Abuja ont aussi tranché la question de la candidature des dirigeants de la transition aux élections de l’an prochain. Dans le communiqué final de cette rencontre, ils ont réitéré leur décision selon laquelle ni le président par intérim ni le Premier ministre et les autres membres du gouvernement de transition » ne pourront être candidats à la prochaine élection présidentielle « . Le chef du Gouvernement, s’expliquant samedi soir sur les antennes de l’ORTM, s’est contenté de dire qu’il est prématuré de parler des questions de candidature à la prochaine présidentielle. Ce qui laisse entrevoir que l’astrophysicien malien pourrait envisager l’hypothèse de sa démission de ses fonctions afin de se lancer à la conquête du fauteuil présidentiel.

Réunis en sommet extraordinaire dimanche dernier à Abuja au Nigeria pour adopter un plan appelé « concept harmonisé des opérations pour le déploiement de la force internationale conduite par l’Afrique « , les dirigeants africains ont saisi cette opportunité pour se prononcer sur la question de la candidature des principaux dirigeants de la transition malienne.

Dans le communiqué final, ils ont réaffirmé la décision selon laquelle ni le président par intérim ni le Premier ministre et les autres membres du gouvernement de transition » ne pourront être candidats à la prochaine élection présidentielle « . Ils ont ainsi mis fin aux discussions portant sur les ambitions de l’actuel Premier ministre de briguer la magistrature suprême du Mali lors des prochaines élections.

Celui-ci a d’ailleurs évoqué le sujet le samedi dans un message insipide à la nation. Mais c’était pour laisser les téléspectateurs et auditeurs sur leur faim. Dr Cheick Modibo Diarra a ajouté aux suspicions selon lesquelles il se préparerait à faire acte de candidature à la présidence de la République. En effet, ce sont souvent les responsables politiques qui caressent le vœu de se faire investir candidat qui affirment qu’il est prématuré d’aborder le sujet. Si l’astrophysicien n’avait aucune ambition dans ce sens, il aurait saisi l’occasion de son intervention sur les antennes nationales pour rassurer les uns et les autres qu’il ne peut être candidat, en tant qu’acteur majeur de la transition.

En ne le faisant pas, le chef du parti RDpM a permis à ses compatriotes de croire qu’il caresse ce désir de compétir lors de la prochaine présidentielle. Un désir qui semble assurent certains observateurs, l’aveugler. C’est pourquoi on se demande si l’ex-navigateur interplanétaire va franchir le rubicond en démissionnant le plus tôt possible de la primature pour demeurer éligible à la prochaine présidentielle.

En effet, au terme de la future loi portant inéligibilité des acteurs de la transition, les autorités actuelles peuvent garder leur éligibilité en démissionnant au plus tard un mois après l’adoption de cette loi. Mais, avec la récente décision des chefs d’Etat de la CEDEAO, explique un juriste chevronné, la porte même de cette alternative semble fermée au Premier ministre. En clair, la décision des chefs d’Etat s’imposant à tous et de façon immédiate (décision erga omnes), même si Dr Cheick Modibo Diarra venait à démissionner aujourd’hui de la primature, étant reconnu comme ayant été Premier ministre de la Transition, il ne sera pas autorisé par la Cour constitutionnelle du Mali à être candidat à la présidentielle à venir.

Certains observateurs expliquent que le chef du Gouvernement malien a la latitude de contester cette décision des dirigeants de la CEDEAO en demandant son annulation comme étant contraire à la lettre et à l’esprit de la Constitution malienne du 25 février 1992. Cette décision, estiment les tenants de cette analyse, est aussi contraire à la Déclaration universelle des droits de l’homme et à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, qui assurent que tous les hommes/citoyens naissent libres et égaux en droits et en dignité. Pour certains sympathisants du Premier ministre, les chefs d’Etat de la CEDEAO ne sont pas fondés à édicter une quelconque inéligibilité, totalement contraire à la charte des partis politiques du Mali.

Dans ces conditions, on se demande si le chef du Gouvernement va aller jusqu’au bout de sa logique en s’engageant dans un bras de fer avec les dirigeants de la sous-région ouest-africaine. Dans ce cas, il a toutes les chances d’aller droit dans le mur, tellement cette voie est sans issue qu’on imagine difficilement que l’astrophysicien malien puisse s’y engager.

L’autre alternative est que Dr Cheick Modibo Diarra peut prendre acte de cette détermination des dirigeants de la CEDEAO et des responsables politiques maliens de lui barrer la route dans sa volonté de se faire élire au palais de Koulouba.

Dans ce cas, il n’est pas trop tard pour le colosse ségovien de saisir l’opportunité d’une de ses sorties publiques pour rassurer dans un discours du genre «je n’ai jamais dit à qui que ce soit que je serai candidat à la prochaine présidentielle. Je ne saurais l’être étant Premier ministre de la transition». Il pourrait alors s’engager solennellement à jouer dans la neutralité toute sa partition dans l’organisation d’élections libres et transparentes dans les meilleurs délais.

Ce qui pourrait lui valoir au moins la sympathie du regroupement politique auquel son parti appartient, la Convergence pour sauver le Mali (CSM). Ce qui baissera aussi la tension politique suscitée par les ambitions légitimes d’un présidentiable, qui pourra se préparer sereinement pour… 2018.

Bruno S SEGBEDJI

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