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L'Indépendant N° 3143 du 14/11/2012

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Enlevé à son domicile lundi soir par des hommes armés conduits par le capitaine Adama Traoré, directeur adjoint de la police militaire
Publié le mercredi 14 novembre 2012  |  L'Indépendant




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Le Lt-colonel Seydou Moussa Diallo en arrêt de forteresse de 60 jours à la garnison de Kayes. Il a été arrêté le lundi 12 novembre à 19 heures 05 à son domicile à Sébénicoro par le Capitaine Adama Traoré, directeur général adjoint de la police militaire. Il est reproché au Lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo d’avoir publié dans l’Indépendant n°3133 du 31 octobre 2012 une lettre ouverte au président de la République et d’avoir fait des déclarations sur certaines radios de la place. Ce qui est tout de même considéré par l’armée comme une faute grave. Le Lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo en arrêt de forteresse de 60 jours a été transféré à la garnison militaire de Kayes, depuis hier, pour y purger sa peine.

Le lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo connu du grand public pour avoir publier une lettre ouverte au président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, et parue dans L’Indépendant n°3133 du 31 octobre 2012, est depuis lundi dernier en état d’arrestation.

De source proche de l’armée, il a été transféré dans la garnison militaire de Kayes pour y purger sa peine. Nos sources indiquent que le Lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo dont l’arrestation a été autorisée par le Chef d’Etat-major de l’armée de terre, le Colonel-major Ibrahim Fané, a commis une faute militaire grave. Il lui est reproché d’avoir publié dans l’Indépendant n°3133 du 31 octobre 2012 une lettre ouverte au président de la République et d’avoir fait des déclarations sur certaines radios de la place sur l’armée malienne. Alors que de son point de vue, quelques soient les moyens de l’armée, elle a le devoir de réagir pour chasser les bandits armés du nord du Mali, avant même l’arrivée d’une force internationale.

Le Lt-colonel Seydou Moussa Diallo avait même entamé une grève de la faim jusqu’à l’aboutissement de sa doléance. A savoir, l’envoi des troupes au front pour déloger les djihadistes.

Toutefois, cette sortie du Lt-colonel dans la presse n’a pas été du goût de sa hiérarchie militaire. De source proche de l’armée, il n’avait pas un mandat pour étaler la vie de l’armée, considérée comme la grande muette dans la presse et en agissant de la sorte, il a violé le règlement militaire.

Une autre source militaire de relever que le Lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo, en sa qualité d’officier supérieur de l’armée malienne, ne devrait pas avoir de problèmes pour rencontrer le Chef de l’Etat et lui remettre en main propre sa lettre ouverte. Il n’aurait que 72 heures ou une semaine au plus pour être reçu par le président de la République. Notre source d’indiquer que le Lieutenant-colonel, en faisant des déclarations dans la presse ne faisait que saper le moral des troupes. Et que cela ne pouvait pas continuer.

Au sein de l’armée, on se défend de dire que le Lieutenant-colonel est en prison. Il est en arrêt de forteresse, se plait-on à dire. Il est dans une villa où il bénéficie de toutes les commodités. Il y restera pendant une durée de deux mois soit 60 jours.

Qu’est-ce qui a pu bien se passer en cette journée du lundi 12 novembre dans la famille Diallo, sise à Sébénicoro ?

Après investigation, il nous est revenu que le Lt-colonel Seydou Moussa Diallo a reçu samedi dernier une délégation du FDR conduite par son premier Vice-président, Ibrahima N’diaye, venue s’enquérir de son état de santé. Ibrahim Kalilou Diallo, l’ainé de la famille Diallo, rencontré à Sébénicoro rapporte que le premier Vice-président avait assuré le Lieutenant-colonel de l’appui du Chef de l’Etat et avait promis de tout faire pour le mettre en contact avec ce dernier.

La délégation a pris congé de la famille Diallo. Quelques instants après, le départ de la délégation, Ibrahima N’Diaye revient sur ses pas pour dire au Lieutenant-colonel qu’il venait d’avoir Dioncounda Traoré au téléphone. Et que ce dernier lui a chargé de lui dire qu’il passerait le voir le lundi après son retour d’Abuja, nous précise Ibrahim Kalilou Diallo.

Pour rassurer le gréviste, le premier Vice-président du FDR le met en contact avec le président par intérim qui lui annonçait sa visite chez lui le lundi. Cette information nous a été confirmée par le doyen Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni. Qui ajoute que dans la journée de ce lundi12 novembre, les services du protocole de la présidence appelaient régulièrement au domicile des Diallo pour dire que d’un moment à l’autre le président de la République passerait le voir. Toute la famille réunie au grand complet attendait avec impatience cette venue du président de la république par intérim.

Aux environs de 19 heures, une quinzaine de militaires à bord de trois véhicules pick up s’immobilisent devant son domicile. Ils commencent par boucler tous les lieux et ordonnent à la population d’évacuer la rue. Les enfants avaient commencé à scander «Dioncounda». On avait rien vu d’anormal, on pensait plutôt à des mesures sécuritaires en prélude à l’arrivée du chef de l’Etat, nous confie Ibrahim Kalilou Diallo. Mais, on a vite été pris de court quand un capitaine se présentant comme Adama Traoré a demandé au Lt-colonel Seydou Moussa Diallo de les suivre. Mon frère qui était sous sérum les a demandé où est ce qu’ils comptent l’amener. Le capitaine de lui notifier qu’il vienne l’arrêter de la part du Chef d’Etat-major de l’armée. Le capitaine Adama Traoré demanda au médecin traitant du colonel qui était à son chevet d’enlever le sérum. Ce à quoi il a obtempéré, nous rapporte la famille.

Le mardi 13 novembre, Ibrahim Kalilou Diallo s’est rendu à l’Etat-major de l’armée pour avoir des nouvelles de son frère. Il nous rapporte que le Chef d’Etat-major des armées, le Général de brigade Ibrahim Dahirou Dembélé, lui a fait savoir que le Lt-colonel Seydou Moussa Diallo se porte bien et qu’il a commis une faute militaire grave qui nécessite une punition.

La famille Diallo dit ne rien entreprendre comme démarche et qu’elle n’a d’autre choix que de se soumettre à la décision de la hiérarchie militaire.

Abdoulaye DIARRA

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