Bamako - Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a décidé de suspendre ses déplacements dans le nord du Mali au lendemain de la mort d’un de ses employés, tué dans une attaque près de Gao, a indiqué mardi à l’AFP son porte-parole à Bamako.
"Nous avons décidé de suspendre momentanément nos mouvements dans l’ensemble du nord du Mali en attendant de voir plus clair dans toute cette histoire. (...) Tous les déplacements et activités impliquant des déplacements hors des centres urbains sont suspendus", a déclaré ce porte-parole, Valery Mbaoh Nana.
"Nous allons prendre le temps d’analyser et de comprendre pourquoi le CICR a fait l’objet d’une telle attaque et puis nous en tirerons les conséquences", a-t-il ajouté, sans plus de détails sur les mesures envisagées.
L’attaque a visé lundi matin un camion d’aide humanitaire du CICR qui avait quitté Gao, la plus grande ville du nord du Mali, pour Niamey, au Niger voisin, d’où il devait rapporter du matériel médical. Le chauffeur du camion a été tué, un employé de la Croix-Rouge malienne qui l’accompagnait a été blessé "mais ses jours ne sont pas en danger", selon le CICR.
Lundi soir, l’attaque a été revendiquée auprès d’un journaliste de l’AFP à Bamako par Abou Walid Sahraoui, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). "Nous avons tué à côté de Gao (...) un chauffeur qui travaillait pour l’ennemi", avait-il dit, confirmant ensuite qu’il s’agissait d’un membre du CICR.
Des militaires maliens sont arrivés mardi matin sur les lieux de l’attaque, qui s’est déroulée "dans le secteur de Haoussa Foulane" à quelques dizaines de km au sud de Gao, "pour sécuriser la zone", a affirmé une source militaire malienne jointe à Gao.
Le camion, qui demeurait sur place, "a été en partie saccagé. Nous avons retrouvé des douilles de balles", a-t-elle affirmé, sans préciser le type d’armes de ces munitions.
Avant l’attaque, a-t-elle précisé, "les terroristes ont circulé un moment à motos. Des témoins ont vu sept motos", moyens fréquemment utilisés par les jihadistes au Mali pour mener leurs attaques contre les forces de sécurité locales et internationales, particulièrement dans le Nord.
Le Mujao fait parte de ces groupes alliés à Al-Qaïda qui ont contrôlé cette vaste région pendant près de 10 mois entre 2012 et début 2013. Il a fusionné en 2013 avec les Signataires par le sang de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, pour former Al-Morabitoune.
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