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Après la mort d’un de ses employés, le CICR suspend ses déplacements dans le nord du Mali
Publié le mercredi 1 avril 2015  |  AFP
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© Autre presse par DR
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR)




Bamako - Le CICR a annoncé mardi la suspension de ses déplacements dans le nord du Mali au lendemain de la mort d’un de ses employés maliens, tué dans une attaque jihadiste dans cette vaste région instable où les humanitaires assistent des milliers de personnes.

L’attaque a visé lundi matin un camion d’aide humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui avait quitté Gao, la plus grande ville du nord du Mali, pour Niamey, au Niger voisin, d’où il devait rapporter du matériel médical.

Le chauffeur du camion a été tué, un employé de la Croix-Rouge malienne qui l’accompagnait a été blessé "mais ses jours ne sont pas en danger", selon le CICR, qui a appelé dans un communiqué lundi "tous les belligérants à respecter et protéger les travailleurs humanitaires" au Mali.

"Nous avons décidé de suspendre momentanément nos mouvements dans l’ensemble du nord du Mali en attendant de voir plus clair dans toute cette histoire. (...) Tous les déplacements et activités impliquant des déplacements hors des centres urbains sont suspendus", a déclaré mardi à l’AFP Valery Mbaoh Nana, porte-parole du CICR à Bamako.

Lundi soir, l’attaque a été revendiquée auprès de l’AFP à Bamako par Abou Walid Sahraoui, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). "Nous avons tué à côté de Gao (...) un chauffeur qui travaillait pour l’ennemi", avait-il dit, confirmant ensuite qu’il s’agissait d’un membre du CICR.

Des militaires maliens sont arrivés mardi matin sur les lieux de l’attaque, qui s’est déroulée "dans le secteur de Haoussa Foulane" à quelques dizaines de km au sud de Gao, y découvrant le camion "en partie saccagé" et des douilles de balles, selon une source militaire à Gao.

Avant l’attaque, a-t-elle précisé, des témoins ont vu "les terroristes" circulant à motos, moyens fréquemment utilisés par les groupes jihadistes pour mener leurs attaques contre les forces de sécurité locales et internationales.

Une source militaire au sein de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a estimé que l’assaut avait été "bien préparé" et "mené par aux moins six" personnes.

Le Mujao fait parte de ces groupes alliés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le nord du Mali pendant près de dix mois entre 2012 et début 2013. Il a fusionné en 2013 avec les Signataires par le sang, de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, pour former Al-Morabitoune.


- Attaques jihadistes et "banditisme" -


Les jihadistes ont été en grande partie chassés de ces zones par une intervention internationale - toujours en cours - déclenchée en janvier 2013 par la France avec son opération Serval, remplacée en août 2014 par Barkhane (couvrant l’ensemble de la zone sahélo-saharienne).

Selon une source militaire française, depuis le lancement de Serval, le nombre de jihadistes présents dans le massif de l’Adrar des Ifoghas (extrême nord-est du Mali) se situerait entre 100 et 200 hommes, contre 1.500 à 2.000 auparavant.

Cependant, des zones entières du nord du Mali échappent encore au contrôle du pouvoir central et le conflit a poussé plusieurs dizaines de milliers de personnes à fuir, sur une population d’environ 16 millions d’habitants.

Sur le terrain, plusieurs organisations portent assistance aux déplacés et communautés en dépit des attaques qui perturbent par ailleurs les services sociaux, d’après des humanitaires.

En février 2014, cinq humanitaires maliens - quatre membres du CICR et un vétérinaire d’une autre ONG - avaient été enlevés alors qu’ils reliaient Kidal (extrême nord-est) à Gao, leur base.

Leur rapt avait été revendiqué par le Mujao. Les cinq otages avaient été libérés mi-avril 2014 à la faveur d’une opération menée par des soldats français.

A Paris, les autorités françaises interrogées mardi par l’AFP sur l’attaque renvoyaient vers Bamako et la Minusma, soulignant que l’opération Barkhane n’exerce "pas de mission de police".

Cela relève "des Etats ou de la Minusma", a-t-on indiqué à l’état-major de l’armée française, ajoutant que l’assaut s’est déroulé dans "une zone dans laquelle a toujours existé aussi une forme de banditisme".

Mardi, la Minusma a condamné l’attaque et invité les autorités maliennes à identifier les responsables et à les traduire en justice".

sr-sd-vl-mrb-cs/hba


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