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Retour de l’ex-président Amadou Toumani Touré: Le principe est accepté, reste la formule
Publié le mercredi 1 avril 2015  |  Le Katois




Le mois de mars est décidément intimement lié au destin politique d’Amadou Toumani Touré. La date du 26 mars qui a vu la lutte populaire mettre fin à la dictature en 1991 est également celle qui a dévoilé un «grand soleil» à l’homme. En décidant d’arrêter le président contesté de l’époque, il va, du même coup, assurer la transition avant d’être démocratiquement élu en 2002 et 2007. Chassé par un coup d’Etat militaire le 22 mars 2012, il est contraint à l’exil à Dakar. Trois ans après, la date exacte du retour de l’ex-président reste encore incertaine, mais beaucoup de signaux indiquent que ce retour est au moins certain durant la phase globale de réconciliation nationale.
Le 26 mars dernier, une cérémonie initiée par l’Association citoyenne de soutien à Amadou Toumani Touré (ACS-ATT) a donné un autre cachet à la célébration de cette date anniversaire. La prestation des artistes et les discours ont vite fait oublier la coupure de courant intervenue peu après 10h dans la grande salle du CICB. Les supporters d’ATT ont saisi l’occasion pour réclamer clairement son retour dans les meilleurs délais. Un mélange d’injonction et d’imploration pour signifier à l’actuel locataire de Koulouba toute sa responsabilité dans la situation actuelle d’Amadou Toumani Touré.
L’aile politique, dirigée par Ahmadou Abdoulaye Diallo, président du parti Pdes, juge inacceptable ce séjour forcé de l’homme du «sudu baba» d’autant plus qu’aucun tort ne lui est reproché. Il n’a pas manqué au passage, de rappeler l’élan et l’image dont le pays fut auréolé sous l’impulsion de leur champion. M. Diallo passera en revue les nombreuses réalisations puisées dans tous les secteurs en rappelant que le Mali était cité en modèle de démocratie en Afrique. D’où sa phrase qui va bourdonner dans les oreilles de la majorité présidentielle : «Le bonheur des Maliens, c’était ATT». Pour Amadou Koïta, président du parti PS Yeelen Coura, «IBK doit être le plus fort des Maliens en faisant revenir ATT afin de réunir tous les fils dans la famille».
En tous cas, les nombreux discours prononcés n’étaient pas pessimistes. Le président de l’Association citoyenne de soutien à Amadou Toumani Touré (ACS-ATT), Hamane Touré dit Serpent, a dit tout le bien qu’il pensait du président IBK même s’il dit vouloir garder les secrets de cette bonté. «C’est pourquoi je ne suis ni de l’opposition, ni de la majorité. Cependant, je serais plus reconnaissant à IBK s’il faisait revenir son cadet», a-t-il signifié. L’un des moments les plus marquants de cette matinée fut sans conteste l’appel des enfants. Ils ont également demandé au président Ibrahim Boubacar Keita de s’y investir personnellement. Et si les calculs politiques et partisans n’arrivent pas à réprimer leurs ardeurs, ils suggèrent un autre regard à IBK. Le sachant très «jaloux» du passé glorieux du Mali, les tout-petits (amis d’ATT) ont interpellé le Prince du jour en ces termes : «Dites au Mandé Massa d’aller chercher le Mandé Mori».
Certaines informations indiquent que Koulouba n’est pas défavorable à ce retour au bercail. Il nous a également été révélé que ATT a été contacté par une voix très autorisée pour lui signifier qu’il pouvait revenir. Après la justice malienne qui dit n’avoir aucune charge contre le Général, ce sont les juridictions sénégalaises qui l’ont entendu, il y a deux jours, dans l’affaire du financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par Kadhafi. Là aussi, rien. Tout porte à croire alors que ATT reste jusque là «blanchi» à l’intérieur comme à l’international. Si l’on y ajoute les sollicitations, voire les pressions intérieures, le président Ibrahim Boubacar Keita se sent de plus en plus contraint de trouver une solution à cette question. Il reste à mettre la forme et à trouver la formule. Les partisans de l’ex-président souhaitent lui réserver un accueil en grande pompe tandis que les autorités veulent que tout se passe dans la discrétion. Le message est clair : c’est IBK le président et aucune notoriété ne doit porter ombrage à la sienne dans un Mali actuellement malmené par la crise.

Idrissa Dicko
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