Il a fait une analyse sans complaisance de la situation actuelle des Rouge et Blanc, en remontant jusqu’aux causes des départs du feu Pr Mamadou Lamine Traoré, d’IBK et de Soumaïla Cissé de l’ADEMA/PASJ.
Le président du Groupe parlementaire ADEMA-ASMA appelle de ses vœux le retour de l’ancien Président de la République, pour ressouder son parti. C’est un véritable cri de détresse et une interpellation qu’il lui a lancé ; face au peuple ADEMA, pour qu’Alpha Oumar Konaré revienne rassembler les abeilles dispersées.
«Où êtes-vous Camarade Alpha Omar Konaré? Le groupe parlementaire, à la recherche de solution aux problèmes qui se posent au niveau du parti, a tout essayé pour vous rencontrer. Mais en vain. Où êtes-vous Camarade Alpha Oumar Konaré? Le parti d’Abdramane Baba Touré, de Sada Sy, de Mme Ly Madina Tall, de Mohamadoun Dicko, de Mme Mamou Niaré, de Sadia Soumaré, votre parti, l’Adéma/PASJ, est gravement malade».
Issa Togo rappelle à Alpha qu’en d’autres lieux, Nelson Mandela, Nicolas Sarkozy, sont sortis de leur repos, pour être au chevet de leur parti, pour lui donner âme et vie: «l’ANC pour Mandela et l’UMP pour Sarkozy. Votre déclaration, je cite: «je serai un jour un ancien Président, mais jamais un ancien militant de l’Adema/PASJ». Le président du Groupe ADEMA-ASMA demande au Président Konaré s’il a oublié cette célèbre pensée.
Il termine son interpellation par une invitation patriotique: «où êtes-vous, Camarade Alpha Oumar Konaré? Votre pays, le Mali, est en train de traverser la plus grave crise de son histoire. Venez nous aider à reconstruire le parti, ainsi vous contribuerez à la stabilité du pays, à la recherche de solution à la grave crise de notre pays». Va-t-l répondre à l’appel de la patrie? Ce qui est sûr, c’est que le silence observé par l’ancien Président depuis les évènements de 2012 ne saurait s’expliquer.
Issa Togo a analysé également les raisons de la déconfiture de l’ADEMA. Selon lui, le parti a été secoué et le découragement commence à les atteindre. A l’en croire, le faible pourcentage de son parti aux élections était lié à «la campagne de dénigrement orchestrée contre notre parti, l’abstention massive de notre électorat, l’indifférence de certains militants et cadres du parti, la cacophonie et le dysfonctionnement au niveau de la direction du parti, le vote sanction contre notre parti pour la non publication de son bilan des 10 années de pouvoir».
Il explique aussi la défaite de son parti par «l’apparition de nouveaux mouvements sociopolitiques à caractère religieux sur la scène politique et la situation au Nord du Mali». Il voit également des causes lointaines à l’échec de son parti. Il s’agit, entre autres, des «contradictions au sein du parti liées à la gouvernance, les valeurs fondatrices du parti sont foulées au pied, l’absence de la culture du militantisme et de vision, conduisant le parti dans une impasse, les responsabilités ne sont plus comprise comme des charges mais plutôt comme un tremplin, un boulevard, pour être ministre, directeurs nationaux, PDG, député, maire etc. au lieu d’être en mission du parti, d’où la formation des clans à l’allure de GIE au sein du parti».
Avant d’ajouter: «ainsi, Pr Mohamed Lamine est parti en créant le MIRIA avec sa célèbre phrase «les frelons ont envahi la ruche». Après, IBK fut poussé vers la porte par un congrès extraordinaire, lui aussi disait «le parti qui se profile à l’horizon ne correspond plus ni à mon éthique ni à mon moral» et créa le RPM. Soumaila Cissé créera l’URD, s’estimant être trahi par les siens. Chacun est parti en disant qu’il va faire la politique autrement, mais, jusqu’ici, personne n’a fait la politique autrement. ADEMA, MIRIA, RPM, URD, ASMA, c’est blanc bonnet et bonnet blanc».
Selon lui, après tous ces départs, lorsque ATT, sans parti, fut élu Président de la République, avec le soutien de certains cadres du parti ADEMA et du regroupement Espoir 2002, sa première mission a consisté à étouffer l’ADEMA, trop puissant à ses yeux.
Youssouf Diallo
Source: Le 22 Septembre