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© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature. |
Le 8 janvier dernier, les Maliens apprennent avec beaucoup d’espoir la nomination de Modibo Keita au poste de Premier ministre. Il remplaçait Moussa Mara, ce Premier ministre par défaut, qui lègue un bilan chaotique, qui ne mérite ni encre, ni salive.
A 73 ans, Modibo Keïta arrivait certes avec un gros handicap : l’âge avancé. En revanche, il bénéficiait de préjugés favorables grâce surtout à sa forte personnalité et sa grande expérience. Pour de nombreux Maliens, après Oumar Tatam Ly, IBK avait certainement trouvé l’homme idéal, capable de conduire les affaires de l’Etat, à défaut de mettre en œuvre le projet de société, puisque le chef de l’Etat n’en dispose point. IBK a, en effet, été élu coup de (simples) slogans de campagne.
Dès sa prise de fonction, les premières actions de Modibo Keïta ont conforté les Maliens. Le nouveau Premier ministre a posé les jalons de la rupture d’avec les méthodes populistes de Mara. Une rencontre avec les acteurs politiques, notamment les leaders de l’opposition, a marqué les esprits. Elle est intervenue dans un contexte où la majorité et l’opposition étaient presque au bord de la rupture.
Après ce premier pas de concertation et d’implication de l’ensemble de la classe dans la gestion des dossiers d’intérêt national, l’on était alors en droit d’attendre du Premier ministre beaucoup d’autres actions afin de donner vie (enfin) au mandat d’IBK: réconciliation, lutte contre la corruption et la délinquance financière, relance économique, sécurisation du pays, ouverture de chantiers de développement…
Cependant, force est de constater que l’espoir suscité par la nomination de Keïta s’est estompé aussi vite qu’il était apparu. En effet, la réalité est là. Implacable ! Après environ trois mois de présence à la Primature, Modibo n’a pas su imprimer un vrai rythme à l’action gouvernementale. Un gouvernement moche, incapable de faire face aux préoccupations des Maliens.
Le pouvoir d’achat des familles s’érode, les prix flambent, l’administration est sur cale…D’où, la naissance de nombreux foyers de tension, notamment dans le milieu syndical. Au lieu d’une véritable politique gouvernementale, Modibo et son équipe excellent dans le saupoudrage, voire le pilotage à vue, là où il faut faire preuve d’anticipation et de sens de créativité.
A ce rythme, il faut craindre que la machine gouvernementale, déjà grippée, ne se bloque définitivement.
C.H. Sylla
Source: L'Aube
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