A défaut d’obtenir l’Autonomie, le MNLA et ses Organisations satellites, le HCUA et le MAA (branche séparatiste) est décidé à empêcher toutes activités économiques dans les trois régions du Nord et la région de Mopti. En témoigne les récentes attaques terroristes perpétrées à Gao, Tombouctou et Mopti.
Après l’attaque d’un convoi de commerçant entre Douentza et Tombouctou faisant cinq camions remplis de marchandises brulés, la semaine dernière ; un camion du CICR sur la route d’Ansongo causant la mort du chauffeur et blessés les autres passagers, en début de cette semaine, suivi de l’explosion d’une mine anti personnelle toujours à Ansongo, tuant une innocente, notamment une jeune bergère au passage de son troupeau. C’est Mopti de vivre son lot de malheur. En effet, dans la matinée du mercredi dernier, c’est un véhicule de nos forces armées et de sécurité basée à Ténèkoun de sauter sur une mine au niveau de Danguelle, situé entre Mopti et Ténèkoun.
C’était une Pik up de l’armée, qui avait été convoyée par des transporteurs locaux pour escorter un bus transportant des forains en destination de Mopti et en provenance de Tenèkoun. Heureusement on ne déplore pas de perte en vie humaine. Mais, l’attentat a fait un blessé grave parmi les passagers militaires de la Pik Up, qui a été sérieusement endommagée. La foire hebdomadaire de la Venise malienne a lieu tous les mercredis de la semaine. Le militaire blessé a été transporté à l’hôpital de Tenèkoun pour recevoir des soins en attendant son éventuellement transfèrement sur Bamako.
Précisons que le village de Danguelle abrite une forêt classée, appelée Dongole Barkedji. Cette forêt a déjà servi d’abris pour les hommes d’Amadou Kouffa. Un islamiste du MUJAO, natif de Kona. Son rêve, c’est restaurer la Dina d’Hamdallaye, ancienne capitale de l’Empire peulh de Macina. Ce fou de Dieu, qui a une fois échappée de façon miraculeuse à la trappe de Serval, n’a arrête de se faire parler de lui. Car, toujours dans la même région de Mopti, précisément à Boulkessi, situé dans la lisière de la frontière Mali-Burkina faso, une autre position des forces armées et de sécurité du Mali (FAMa), prépositionnées dans cette localité a été attaquées par des hommes armés.
L’attaque a fait trois morts côtés ennemis qui ont été obligés de se retirer devant la puissance de feu de nos hommes, qui avaient déjà été alertée de l’imminence de cette attaque. Qui sont ces hommes, d’où viennent-ils ? Ces questions donnent de la matière à nos services de renseignement, qui abattent un travail d’hercule auprès des populations, dont l’accompagnement est toujours réclamé par les autorités.
Mais, si l’on y prend garde, nos hommes risquent d’être sevrés de ces précieux sésames. Nul n’ignore qu’une guerre se gagne par les renseignements. Mais, cette notion élémentaire des règles de la guerre semble être ignorée par la Justice malienne. Car, un pays en guerre ne peut s’amuser à libérer systématiquement les suspects arrêtés au prix de la vie des informateurs, sous le motif fallacieux d’insuffisance de preuves, pour ne pas dire simplement qu’il n’existe pas de preuve. Pire, celle-ci arge qu’elle agit sous la pression des autorités politiques au motif qu’il faille aller à l’apaisement.
Or, ce sont des gens, aux domiciles desquelles des armes de guerre ont été découvertes, sans qu’ils aient des autorisations de port d’arme. Au lieu de retenir ces malfrats en prison, il ne serait ce que les isoles du groupe, la Justice les remet en liberté au mépris de la vie de nos combattants qui risquent leur vie sur le terrain. Cette situation très gênante commence à affecter le moral des troupes sur le terrain. Selon nos sources, ils sont très découragés par l’attitude trop conciliante des autorités et le manque de compréhension de la justice, qui remettent systématiquement en liberté les suspects pris la main dans le sac, aussi tôt après leur arrestation. Or, dès que ces rebelles retournent chez eux, ils organisent des expéditions punitives pour tuer leurs dénonciateurs.
Comme ce fut le cas, il y a de cela deux semaines seulement, les hommes d’Amadou Kouffa ont tué un des informateurs de l’armée, Boubacar Tielo, dans la zone Ténèkoun. Ce énième assassinat commence à produire ces effets. Car, de plus en plus les informateurs rechignent à donner des renseignements à nos hommes sur les activités obscures de leurs voisins dans les villages ou fractions. Or sans renseignement, aucune armée si puissante soit-elle ne peut gagner une guerre. C’est dire que coupés des renseignements, nos hommes peuvent être cueillis comme des fruits mûrs par les ennemis de la paix.
Il est donc important que les autorités changent de fusil d’épaule.
Mohamed A. Diakité