Le vendredi 26 octobre dernier, les communautés de Douentza ont célébré la fête de Tabaski dans une détresse totale et sous le règne des djihadistes. Par ailleurs, les ressortissants des villes assiégées n’ont pas pu fêter avec les parents du Nord.
Beaucoup d’observateurs considèrent Douentza comme le point de départ des opérations de reconquête des zones occupées. Tout comme les autres territoires maliens sous occupation des islamistes, les populations de Douentza ont fêté la fête l’événement dans de pénibles conditions : le chagrin rongeait le cœur des habitants. Contrairement à la fête qui lui a précédé celle du 28 octobre dernier, les communautés de Douentza ont célébré la dernière fête de Tabaski sous la direction de l’Imam de la ville et prié sous la surveillance des envahisseurs et sur un autre lieu inhabituel.
« A Douentza, nous avons célébré autrement la fête de Tabaski. La fête a été caractérisée par deux faits majeurs : le lieu habituel de la prière (Petel, au Sud de la ville) a été abandonné au prof du terrain de football. Aussi, nous avons prié sous le contrôle des éléments du MUJAO. Ces islamistes sont venus s’ajouter aux autres à bord de quatre véhicules 4X4 bien équipés. Certains éléments ont prié tandis que d’autres ont montaient la garde…», rapporte un habitant de Douentza qui a requis l’anonymat.
Des témoignages de cet habitant, il ressort que les djihadistes n’ont pas empêché les traditionnels prêches de l’Imam. « A la fin des opérations de prières, l’Imam a fait les traditionnelles bénédictions et donné les conseils sur le choix des animaux par ordre de priorité et comment égorger le mouton de Tabaski », a-t-il informé. Après les prières, les habitants de Douentza se sont retrouvés à leurs points de rassemblement, malgré qu’il n’y ait pas d’affluence due à l’occupation. « Plusieurs ressortissants de Douentza, en plus de nombreuses familles qui ont quitté la ville, ont passé la fête de Tabaski ailleurs… », a-t-il précisé.