Rabat - Le Maroc a déploré vendredi un "recul préoccupant" du processus de paix dans le nord du Mali, critiquant la
médiation ayant abouti à l’accord d’Alger du 1er mars, qui n’a toujours pas été paraphée par la rébellion à dominante touareg.
Le royaume, "qui entretient des liens denses et séculaires avec le peuple malien dans toutes ses composantes, appelle à oeuvrer dans le sens d’une solution de compromis qui préserve l’intégrité territoriale, l’unité nationale du Mali et répond aux aspirations de ses populations, y compris celles du nord", affirme le ministère des Affaires étrangères.
"Après une dynamique prometteuse sous la houlette de la Cedeao (la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest), le dossier est désormais traité de manière opportuniste, par des parties directement intéressées", poursuit le communiqué, cité par l’agence MAP.
Si un accord visant à créer les conditions d’une paix durable dans le nord du Mali a été paraphé le 1er mars par le gouvernement malien, il doit encore être signé par la rébellion, particulièrement sous pression depuis l’attentat anti-occidental du 7 mars à Bamako, revendiqué par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, qui a fait cinq morts.
Or, selon Rabat, "la solution (...) ne saurait être imposée" "à coups de menaces, de manoeuvres d’intimidation ou de chantage". Le Mali ne peut continuer à être traité comme une "arrière-cour privée", ajoute le communiqué, dans une référence implicite à l’Algérie.
Le nord du Mali était tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, dont Aqmi. Ils en ont été partiellement chassés par une opération militaire internationale lancée début 2013 à l’initiative de la France, toujours en cours. Mais des zones entières échappent encore au contrôle de Bamako.
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