La France attend que les déclarations d`Ansar
Dine, qui s`est dit prêt à renoncer à imposer la charia dans tout le Mali sauf
dans son fief de Kidal (nord-est) et à négocier avec Bamako, "soient suivies
d`effets" et que le groupe islamiste "rompe ses liens avec les organisations
terroristes".
"Ce que nous voulons, c`est que les déclarations soient suivies d`effets,
que la vie des populations sur le terrain s`améliore et que les exactions
cessent", a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires
étrangères Philippe Lalliot lors d`un point-presse.
"Nous attendons donc qu`Ansar Dine rompe effectivement ses liens avec les
organisations terroristes présentes au nord du Mali et reconnaisse sans
équivoque les principes d`unité et d`intégrité territoriale du Mali", a-t-il
ajouté.
"De manière plus générale, la France a une position constante: conformément
aux termes et conditions posées par la résolution 2071 du Conseil de sécurité
des Nations unies, il faut un dialogue politique entre les autorités de Bamako
et les groupes rebelles non terroristes du Nord", a-t-il précisé.
La France reste "très préoccupée par la situation des droits de l`homme au
Mali", a souligné Philippe Lalliot. "Rétablir la sécurité et la stabilité sur
l`ensemble du territoire malien implique que tous les acteurs sur le terrain
renoncent aux violations des droits de l`homme", a-t-il insisté.
Le nord du Mali, région vouée aux trafics en tous genres, est contrôlé
depuis avril par plusieurs groupes islamistes armés: Ansar Dine (Défenseurs de
l`islam) essentiellement composé de Touareg maliens, Al-Qaïda au Maghreb
islamique (Aqmi) surtout formée de jihadistes étrangers et le Mouvement pour
l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao), dissidence d`Aqmi.
Les trois groupes y appliquent de façon très stricte la charia
(amputations, lapidations...), commettant de nombreuses exactions sur les
civils et multipliant les destructions de mausolées.
Sous la menace d`une intervention armée africaine, Ansar Dine s`est dit
prêt mercredi à renoncer à imposer la charia dans tout le Mali et à engager
des négociations avec les autorités maliennes pour "se débarrasser du
terrorisme et des mouvements étrangers"."Nous renonçons à l`application de la
charia sur toute l`étendue du territoire malien, sauf dans notre région de
Kidal où la charia sera appliquée en tenant compte de nos réalités", a déclaré
Hamada Ag Bibi, membre d`une délégation d`Ansar Dine, à Ouagadougou.