Au moins trois policiers, dont une femme
commissaire, ont été enlevés jeudi à Bamako, enlèvements liés à une "guerre
des polices" née de promotions controversées, a appris l'AFP de sources
policières.
En deux temps, dans une opération "bien planifiée" selon ces sources, deux
véhicules pick-up de la police remplis d'hommes cagoulés en uniforme, ont
enlevé à la mi-journée la commissaire Aissata Cheick Tandja et "deux ou trois
autres policiers".
Une des sources a affirmé que les personnes enlevées avaient été
"torturées" et que des négociations pour obtenir leur libération étaient en
cours.
Des heurts avaient éclaté le 26 septembre à Bamako entre des policiers
promus et d'autres qui ne l'avaient pas été, faisant deux blessés, dont un par
balle.
Les promotions de policiers proches de la junte militaire qui avait
renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars, précipitant le Mali
dans une crise sans précédent, avaient été annulées par le président par
intérim Dioncounda Traoré et par le général Tiefing Konaté, ministre de la
Sécurité intérieure.
Le coup d'Etat du 22 mars a précipité la chute du nord du pays aux mains de
groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui y
appliquent la charia (loi islamique) avec rigueur en y commettant de
nombreuses exactions, exécutions sommaires, lapidations, amputations, coups de
fouet.
Les putschistes emmenés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, ont rendu le
pouvoir à des civils mais restent influents dans la capitale malienne où les
tensions entre leurs partisans et leurs opposants sont toujours vives.