BAMAKO (AP) — Le Mali va organiser une convention nationale pour désigner celui qui dirigera le pays jusqu`à la tenue d`élections, a déclaré lundi l`ex-chef de la junte militaire qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré le 21 mars.
Le capitaine Amadou Sanogo a précisé que la convention serait dirigée par l`actuel président par intérim, Dioncounda Traoré, un civil dont le mandat prend fin le 22 mai. Il s`est exprimé devant des journalistes à la caserne militaire de Katin en périphérie de Bamako qui fait office de siège de facto du pouvoir depuis le coup d`Etat.
Le capitaine Sanogo, qui a accepté en avril de rendre le pouvoir à un gouvernement civil après de fortes pressions internationales, a assuré que la convention inclurait toutes les composantes de la société.
De son côté, la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) a menacé lundi de réimposer des sanctions au Mali, estimant que l`ex-junte cherchait à "perturber la transition politique". La CEDEAO, qui souhaite que l`actuel président par intérim reste en fonction au-delà du 22 mai, juge que les militaires et leurs collaborateurs civils ont envoyé ces derniers jours des signaux préoccupants.
S`ils ne "réaffirment pas clairement leur engagement envers l`accord de transition dans les prochains jours", ils s`exposent au "rétablissement immédiat des sanctions ciblées", avertit l`organisation ouest-africaine dans un communiqué.
La CEDEAO avait imposé des sanctions au Mali après le coup d`Etat du 21 mars, avant de les lever quelques jours plus tard lorsque la junte a accepté le retour à l`ordre constitutionnel.
Le capitaine Sanogo a officiellement remis le pouvoir le mois dernier à un gouvernement civil de transition, mais continue à jouer un rôle actif dans la gestion du pays, dont la partie nord est désormais sous le contrôle de rebelles touaregs et de groupes islamistes.