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Ansar Dine au Mali : La fébrilité fait lâcher du lest
Publié le vendredi 16 novembre 2012  |  lobservateur.bf


Les
© AFP
Les trois régions administratives de Tombouctou, Gao et Kidal, dans le Nord du Mali, sont occupées depuis cinq mois par le Mouvement pour l`unicité du jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao) et Ansar Dine (Défenseurs de l`Islam)


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Les plus sceptiques avaient prédit que de la rencontre de Ouagadougou réunissant ces derniers jours les gourous d’Ansar Dine et le médiateur, Blaise Compaoré, il ne sortirait strictement rien. Hé bien, ils auront eu tort quelque part : les «défenseurs de la foi» qui se sont rendus maîtres du Nord-Mali depuis de longs mois ont fait, à cette occasion, une déclaration qui démontre à souhait toute la fébrilité qui, en ce moment, les étreint : «Nous renonçons à l’application de la charia sur toute l’étendue du territoire malien, sauf dans notre région de Kidal où la charia sera appliquée en tenant compte de nos réalités», dixit Hamada Ag Bibi, représentant d’Ansar Dine aux pourparlers dans la capitale burkinabè.

Apparemment, ladite renonciation s’enrobe de quelque bonne volonté fort louable, mais, à l’analyse, elle traduit peut-être le recul de celui qui sent l’imminence de la chute de l`épée de Damoclès suspendue sur sa tête. Sans compter qu’elle est pleine d’inimaginables contradictions.

Car enfin, c’est bien cet Ansar Dine qui avait dit de l’application de la charia qu’elle était non négociable il y a juste quelque temps ; les justiciers de Dieu avaient dès le départ signifié clairement qu’ils ne faisaient pas de la partition du Mali leur tasse de thé, mais ils avaient tout aussi clairement clamé haut et fort que l’application de la charia, ils ne transigeraient pas là-dessus. Qu’à présent ils réduisent la zone d’application de ladite charia à Kidal, leur fief, traduit sans doute un recul. Mais là aussi, demeure une contradiction : Kidal étant une entité malienne, s’il se trouve qu’elle doit ployer sous leur férule, cela signifie en clair que de fait une partition du territoire malien s’imposera.

Et puis, que signifie appliquer la charia «selon nos traditions» ? Est-ce à dire que cesseront les amputations de pieds et de mains, ou qu’on continuera de le faire mais en usant de méthodes «soft» ? Si oui, lesquelles ? Ansar Dine pousse la fébrilité jusqu’à envisager des voies et moyens (à discuter avec les autorités maliennes, précise-t-on) d`éradiquer terrorisme, trafic de drogue et «mouvements étrangers» dans la région ! Rien que cela !

Et on se demande qui se laissera convaincre par la vraisemblance d’une telle profession de foi venant de ces hommes que l’on ne connaît désormais que trop bien. C`est à se demander si les combattants d’Ansar Dine n’avaient pas pris la menace d’intervention armée dans le Nord-Mali pour une simple esbroufe destinée à leur faire peur ; maintenant que la menace se précise, il semble que l’effroi change de camp et ils décident de lâcher du lest. Mais on doute que cela puisse attendrir ceux qui se sont commis à la tâche de libérer le Nord-Mali. Bien au contraire, ils ont là une bonne raison de hâter le pas : on bat d’autant plus facilement l’ennemi qu’il se sent vaincu avant même de combattre.

Jean Claude Kongo

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