Nouakchott - Le concept de "population de l’Azawad n’existe pas", a affirmé le ministre malien de la Réconciliation nationale Zahbi Ould Sidi Mohamed, en appelant les groupes armés du nord du Mali qui
refusent encore de signer l’accord d’Alger à "se rendre à l’évidence".
"La population de l’Azawad en tant qu’entité n’existe pas, ce concept n’existe pas", a déclaré à la presse le ministre à la veille d’une visite qu’il rendait lundi aux refugiés maliens du camp de Mbera (sud-est mauritanien) dans le cadre de sa campagne d’explication de l’accord d’Alger.
Le document a été paraphé le mois dernier par le gouvernement malien mais les mouvements rebelles à dominante touareg hésitent encore à signer.
Parmi leurs principales revendications figurent la "reconnaissance
officielle de l’Azawad", le nom donné par les rebelles au nord du Mali, "comme une entité géographique, politique et juridique".
"Ces mouvements sont actuellement à Alger, nous espérons qu’ils se rendront à l’évidence et qu’ils sauront saisir l’opportunité d’un accord historique, inclusif et pour la première fois viable", a ajouté le ministre malien.
Il a toutefois indiqué que l’accord d’Alger "permet aux assemblées locales qui seront élues de choisir l’appellation de leur région", et que "si ceux qui tiennent à cette appellation sont majoritaires, ils pourront alors la décréter de façon démocratique".
Evoquant la poursuite de discussions pour convaincre les rebelles de signer à leur tour, il a affirmé que "même si le dialogue est fermé sur l’accord, la porte de la concertation reste ouverte concernant les modalités de sa mise en oeuvre".
Le camp de Mbera, ouvert en 2012 et géré par le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) de l’ONU, a compté jusqu’à 70.000 réfugiés maliens ayant fui la guerre dans le nord de leur pays, entre 2012 et 2013.
Pour 2015, le HCR affirme qu’il fournira "protection et assistance à quelque 48.000 réfugiés" sur ce site.
Le nord du Mali est tombé en 2012 sous la coupe de divers groupes armés dont des rebelles touareg et des jihadistes liés à Al-Qaïda. La rébellion, d’abord alliée des jihadistes, a ensuite été évincée par eux.
Les jihadistes ont été partiellement chassés par une opération militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France et toujours en cours. Des zones entières échappent toutefois au contrôle de Bamako.
Dans le nord du Mali, la situation "demeure fragile et elle ne permet pas d’envisager à court ou moyen terme le retour à grande échelle des réfugiés", selon le HCR.
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