Les habitants de Gao n’oublieront pas de sitôt l’attaque à la roquette qui a fait un mort un (adolescent de 16 ans) et des blessés graves. De sources sécuritaires les assaillants ont tiré à partir du sud contrairement aux attaques précédentes. En, choisissant ce point cardinal, ils entendaient démontrer leur capacité de nuisance, car justement c’est vers le coté sud de la ville que se trouve stationné le gros des forces nationales et internationales. Pour beaucoup derrière cette insécurité il ya assurément la main d’un cartel de drogue.
Aussi curieuse que cela puisse paraître, on a l’impression que cette situation d’insécurité profite à la fois aux casques bleus et à certains élus de la région pour des raisons diverses. D’ou cette négligence et nombreuses zones d’ombre.
A chaque fois c’est le même scenario, les terroristes attendent le temps de faire endormir les forces en présence, pour ensuite se livrer à leur jeu favori, visant à terroriser les populations. L’objectif visé est clair, il s’agit de montrer à la population que les forces internationales, les casques bleus en première ligne sont là pour amuser la galerie.
Selon un habitant de Gao qui a assisté à l’attaque au 7eme quartier, les terroristes ont bien choisi leur champ de tir et leur cible. Mais la question qui taraude tous les habitants de la cité des Askias est celle de savoir comment les assaillants ont pu avoir le temps de monter l’engin et de tirer la roquette sans se faire repérer ?
La réponse est venue du bourgmestre de la Ville, Sadou Harouna Diallo qui dans une déclaration sur les ondes de la radio mondiale a clairement pris à partie les forces gouvernementales qui sont plus de 700 stationnés dans la ville. Lesquels, estime t-il ne font pas assez pour protéger leurs concitoyens …..
Mais les habitants de la cité pensent autrement. Selon, eux ce sont les casques bleus composés de contingents de plusieurs pays à savoir des Néerlandais, des Bangladeshis, des Chinois qui ne font pas assez pour protéger les populations.
Cette remarque des habitants de Gao est fondée car un journaliste qui a vécu dans la ville a confirmé les allégations des habitants. Ce dernier affirme avoir été surpris par le nombre de patrouilles et des engins utilisés.
« C’est ne que le petit soir que quelques soldats sortent de leur baraque pour faire une petite promenade de santé , histoire de pouvoir profiter des soldes et des primes avec une certaine dose de conscience », martèle t-il. Cette déception des citoyens de Gao a atteint son summum.
Pour preuve, lorsque suite à l’affaire d’un document controversé que le MNLA a contraint la MINUSMA a signé, les populations de Gao sont sorties pour exprimer leur ras-le bol, des échauffourées ont éclaté justement entre les casques bleus et des manifestants, faisant 5 morts et plusieurs blessés. Cet incident fâcheux à tout de même permis à la MINUSMA d’observer une certaine neutralité. Mais cette insécurité qui ne finit pas de finir profite à qui ?
Une autre question que la population se pose. Pourtant des habitants persistent et signent sur le fait qu’ils informent régulièrement les autorités sur le moindre mouvement suspect. Mais pour des connaisseurs de la région, derrière cette nouvelle crise sécuritaire, il ya la drogue qui constitue une source de revenu intarissable qui profite à certains hauts placés de la région.
Certains se souviennent sans doute du maire de Tarkint, soupçonné d’être mouillé dans une affaire de drogue qui en son temps a fui avant d’être mis aux arrêts par la gendarmerie puis relâché sous la pression de certains élus de la région. Mieux, c’est cette denrée précieuse qui permet aux indépendantistes de tenir la barre.
Faut-il le rappeler, à son temps le président Sarkozy n’avait pas compris les desseins du MNLA, il pensait qu’en appuyant le mouvement indépendantiste, les otages seront libérés et cela va augmenter sa côte de popularité. Et pour atteindre cet objectif il s’appuiera sur son ministre des affaires étrangères Alain Juppé . Mais, ils comprendront tardivement que cette guerre est entretenue par les seigneurs de guerre du Sahara pour sécuriser les itinéraires de la drogue.
Badou S. Koba