Une jeune lycéenne a perdu la vie, le dimanche 5 avril, dans des tirs de roquettes qui ont visé la ville de Gao. Trois personnes ont été blessées grièvement et des habitations détruites.
Au même moment, la ville de Kidal a également essuyé des tirs d’obus sans faire de victime. Auparavant, deux civils ont aussi trouvé la mort lors d’une attaque de la brigade territoriale de la gendarmerie de Boni, dans le cercle de Douentza (centre). S’y ajoute l’attaque de Boulkessi non loin de la frontière du Burkina Faso, par des éléments du MNLA. Trois assaillants ont été tués, deux capturés et deux gendarmes blessés.
Les attaques terroristes se multiplient de plus en plus au nord du Mali, à travers des tirs d’obus, des explosions et des attaques meurtrières, sauvages lancées contre des populations civiles. Des actes dont l’objectif principal est de mettre à mal le processus de paix amorcé par le Gouvernement malien, la communauté internationale et les groupes armés issus de la plateforme des mouvements républicains.
En effet, la ville de Gao a été la cible, dimanche 5 avril, à six heures du matin, d’environ cinq tirs de roquettes. L’un de ces tirs est tombé sur une habitation, tuant une jeune fille et blessant trois autres personnes. La jeune fille tuée dans l’effondrement de l’habitation était grièvement blessée. D’autres tirs lancés contre la ville ont détruit trois maisons.
C’est le lieu de préciser que c’est la première fois que les groupes armés atteignent leur cible en plein centre de Gao. La plus grande ville du nord a toujours été la cible de tirs de roquettes, mais sans que ceux-ci parviennent à provoquer des dégâts matériels et humains. La précision avec laquelle ces tirs ont atteint leur cible, malgré la présence de l’armée malienne et de ses alliés, inquiète la population et prouve que les narcoterroristes sont non établis seulement non loin de Gao mais il se pourrait aussi que des complices soient planqués à l’intérieur de la ville. On se rappelle, il y a de cela quelques jours, l’explosion dans un quartier de Gao de la maison d’un responsable du MUJAO qui abriterait des explosifs. Une personne se trouvant à l’intérieur du bâtiment est morte.
L’armée malienne, la MINUSMA et Barkhane sont en état d’alerte en vue de mettre en échec d’autres attaques terroristes. Au moment où nous mettons sous presse, l’attaque n’a pas été revendiquée.
Rappelons que très récemment, un convoi du CICR a été attaqué non loin de Gao par 14 terroristes circulant sur des motos Sanily. L’un des deux occupants a été tué alors que l’autre, acheminé vers un centre de santé, poursuit son traitement.
Auparavant, la brigade territoriale de gendarmerie de Boni, dans le cercle de Douentza, a été attaquée le 4 avril par un groupe d’hommes armés. Ces assaillants, dont certains étaient sur des motos comme lors de précédentes attaques dans certaines localités du nord, ont lancé l’offensive contre le poste de gendarmerie qui abrite les forces de sécurité maliennes. Au cours de l’assaut, deux civils notamment un homme et une femme, ont trouvé la mort. Un gendarme a été blessé grièvement.
L’attaque de Boni intervient quelques jours après celle de Boulkessi, non loin de la frontière du Burkina Faso. De sources concordantes, des positions de l’armée ont été attaquées par des séparatistes du mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) très présents dans cette localité. Ces derniers ont toujours profité de sa proximité avec le Burkina Faso pour lancer des attaques contre l’armée malienne. Chaque fois que celle-ci réplique, ils se réfugient au Burkina Faso. L’attaque du jeudi n’a pas été couronnée de succès pour les assaillants dont trois des leurs ont été tués et deux autres capturés. Deux militaires ont été blessés.
Par ailleurs, la ville de Kidal, fief des séparatistes, a essuyé le dimanche 5 avril plusieurs tirs de roquettes, sans faire de victimes. Le ministre porte-parole du Gouvernement, Choguel Kokala Maïga, a indiqué que ces actes terroristes n’ont pour seul objectif que de mettre à mal le processus de paix en cours dont l’aboutissement final permettra d’isoler et éradiquer tous les groupes terroristes sur notre territoire et dans l’espace sous-régional. Il a exhorté l’ensemble des populations à rester soudées, mobilisées et vigilantes face à ces actes terroristes « coordonnés, qui ne visent qu’à installer la panique et une situation d’insécurité généralisée « . Avant de les inviter à coopérer avec les forces armées et de sécurité et avec les forces armées partenaires pour barrer la route au terrorisme sous toutes ses formes.
Abdoulaye DIARRA