Le Néerlandais Sjaak Rijke, libéré par les forces spéciales françaises dans le Nord de notre pays lors d’une opération, tôt lundi matin, est arrivé hier à Bamako en provenance de la base militaire de Tessalit. L’avion qui le transportait, s’est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport de Bamako-Sénou à 11h35.
À sa descente d’avion, Sjaak Rijke a échangé une poignée de main avec les officiels venus l’accueillir à l’aéroport. Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Sada Samaké, le ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Hamidou Konaté, et les ambassadeurs des Pays-Bas et de France figuraient parmi les officiels présents à l’aéroport.
Longue barbe, casquette, lunettes de soleil, chemise à fleurs, l’ex-otage, très amaigri, est apparu visiblement éprouvé par sa longue détention dans le désert par les terroristes d’AQMI. « Je suis heureux d’être ici en liberté », a-t-il lâché, sans avoir à l’évidence envie de s’étendre sur ce chapitre. Il a confié que ses conditions de détention n’avaient pas été un « cauchemar ». « Ils m’ont bien traité. Mais je suis heureux d’être en liberté », a dit Sjaak Rijke qui n’a cependant eu de cesse d’exprimer ses remerciements à tous ceux qui ont œuvré à sa libération.
Son épouse, Kettner Killy, pourtant présente à l’aéroport, l’a attendu dans le salon d’honneur, ne souhaitant pas se montrer à ses côtés devant les caméras. Le couple a pu se ménager un court tête-tête avant que Sjaak Rijke n’embarque pour aller rencontrer le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, qui l’attendait à Koulouba.
L’ex-otage et ses accompagnateurs ont ainsi été reçus en audience par le président Keita pendant une vingtaine de minutes, en présence de certains membres gouvernement, des ambassadeurs français et néerlandais.
Après le palais présidentiel de Koulouba, Sjaak Rijke est retourné à l’aéroport où il a pris un avion pour les Pays-Bas.
Il faut rappeler que l’épouse de l’ex-otage avait échappé aux ravisseurs le jour de l’enlèvement dans un hôtel de la ville de Tombouctou. Depuis lors, elle était restée pratiquement sans nouvelle de son mari. A la différence d’autres pays occidentaux, les Pays-Bas n’ont pas beaucoup communiqué sur la situation de leur otage.
Agé de 54 ans, ce conducteur de train a été enlevé le 25 novembre 2011 en plein cœur de Tombouctou en même temps que le Sud-africain Stephen Malcolm McGown et le Suédois Johan Gustafson. Lors de ce rapt, un touriste allemand avait été lâchement abattu par les terroristes
Sjaak Rijke a été libéré près de Tessalit au cours d’une opération au cours de laquelle il y a eu deux morts parmi les ravisseurs tandis que deux autres se sont rendus. Après les premières enquêtes, les prisonniers devraient être mis à la disposition de la gendarmerie pour les besoins de l’enquête judiciaire.
Si c’est la fin du calvaire pour Sjaak Rijke, tel n’est pas le cas de ses compagnons d’infortune : le Sud-africain Stephen Malcolm McGown et le Suédois Johan Gustafson.
A. DIARRA