Le torchon brûle entre les groupes rebelles indépendantistes sont réunis sous la bannière de la Coordination des mouvements de l’Azawad.
Ces mouvements hétéroclites qui n’ont en commun que le projet chimérique de la création d’un «no man’s land» au Nord du Mali, qu’ils appelleraient Azawad, sont en train de s’entre-déchirer.
Ce désormais le désamour entre les mouvements rebelles du Nord du Mali. À la base de ce désamour, des mésententes entre le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ces deux organisations se regarderaient en chiens de faïence, et à l’origine des problèmes : le paraphe du projet d’accord d’Alger.
Le HCUA et le MNLA sont deux groupes essentiellement composés de Touaregs, mais très différents l’un de l’autre. Le premier mouvement est une ramification du groupe islamiste Ançar Dine d’Iyad Ag Ghali et regroupe en son sein les Touaregs de la tribu des Ifoghas. Une tribu très influente, pas par son nombre, mais plutôt par le rôle qu’elle a toujours joué auprès du colonisateur français.
Le MNLA est un rassemblement de touaregs égarés dans le monde qui n’existe que par la volonté des puissances occidentales. Spécialiste de la propagande, le MNLA est un petit réseau de Touaregs intellectuels basés pour la plupart en Europe. Il ne contrôle rien sur le terrain. Depuis le paraphe du projet d’accord le 1er mars par le Gouvernement du Mali, et les mouvements de la plate-forme, la pression ne cesse de monter sur la Coordination des mouvements de l’Azawad qui a refusé de parapher le document. Et cette pression commence à faire effet au niveau du MNLA qui serait en passe de plier l’échine. Ce que le HCUA, maître du terrain, n’est pas prêt à accepter.
Le mouvement tenu en laisse par l’islamiste Iyad Ag Ghali s’opposerait à toute signature de ce projet d’accord et ne rechigne pas à le montrer. Le HCUA n’opterait que pour la création d’un territoire sur lequel aucune forme d’autorité du Mali ne s’exercerait, un «no man’s land» où se fructifieront le narcotrafic et les prises d’otages. Le HCUA reste obnubilé par l’instauration d’un État islamique qui est rejeté par le MNLA dont les suppôts (les puissances européennes) ne veulent pas entendre. Les responsables des différents groupes rebelles refusent de s’exprimer sur la question.
Cependant, tout porte à croire qu’au sein de la CMA , ça sent les remugles et les prochains jours seront très décisifs. Surtout en cas de paraphe du projet d’accord d’Alger.
SORO
Source: Le Katois