Cela fait quelques jours que le FDR n’a pas fait mystère de son rejet des prochaines concertations nationales des forces vives du Mali. Le front anti -putsch avait, lors d’un récent point de presse, jugé ces assises inopportunes. Il avait émis certaines réserves quant au bien-fondé de ces concertations. En vue de permettre à toutes les forces vives d’y participer, les organisateurs ont envoyé en facilitateur le Groupement des leaders religieux pour rencontrer les responsables du front. C’était au siège du parti Adema en présence d’Iba N’diaye et des membres du regroupement politique.
Le Groupement des leaders religieux du Mali conduit par l’imam Chérif Ousmane Madani Haïdara et comprenant, entre autres, l’imam Mamadou Diallo, le cadi Alpha Kounta, Adama Kané et Mohamed Cissé, pour ne citer que ceux-là, a rencontré le mercredi dernier, les responsables du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie, front anti-putsch, au siège du parti Adema.
Il s’agissait pour les religieux d’échanger avec ces responsables politiques sur les raisons de leur refus de participer aux concertations nationales prévues du 27 au 29 novembre 2012.
Le président du Groupement des leaders religieux, Chérif Ousmane Madani Haïdara, a déclaré d’entrée de jeu : « Nous avons été mandatés par les organisateurs des concertations nationales des forces vives du Mali pour rencontrer les responsables du FDR. Et d’échanger avec eux sur les raisons qui les motivent de ne pas prendre part à une telle rencontre. Nous sommes des responsables religieux et notre devoir est de jouer les facilitateurs, de rapprocher les positions et faire en sorte que la paix puisse régner dans notre pays « . Aussi, » quand nous sommes arrivés au siège de l’Adema, les responsables du FDR nous ont exposé point par point les niveaux du blocage. Ils se sont dits ouverts à toute forme de négociation et se sont engagés à élaborer un mémorandum. Ce n’est qu’un premier contact. Nous les avons quittés tout en promettant de nous revoir « , a précisé le prêcheur Chérif Ousmane Madani Haïdara.
Le FDR explique son refus de participer aux concertations nationales par la simple raison que ses propositions pour la bonne marche de la transition et une solution concrète de sortie de crise n’ont pas été prises en compte. On a même estimé qu’il y a un fort risque de blocage institutionnel. Ainsi, pour le FDR, il est nécessaire de mettre les différents groupements sur le même pied d’égalité et en confiant la présidence à une personnalité neutre et consensuelle pour la création et la composition de la Commission technique chargée de l’élaboration des Termes de référence (TDR) de ces concertations nationales.
Côté FDR, on nous apprend que la démarche des leaders religieux a été saluée à sa juste valeur. Certaines indiscrétions nous ont fait savoir qu’ils ont d’ailleurs été convaincus des arguments avancés par les religieux. Les prochains jours nous édifieront.