Incroyable mais vrai : Un passeport cédé à 500 000 Fcfa

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Publié le mercredi 8 avril 2015 | L'oeil du Mali

Aujourd’hui, la supposée pénurie de passeport qui secoue la capitale n’est un secret pour personne. Le passeport qui, traditionnellement, coûte 50 000 Fcfa, a vu son prix prendre l’ascenseur pour se retrouver à 150 000 ou 250 000 Fcfa. Face aux nombreuses plaintes des demandeurs de passeports, comme d’habitude, les autorités policières sont passées à la télévision pour mentir au peuple.
Dans un communiqué, des autorités ont fait croire que le prix n’a jamais changé et qu’il n’y a jamais eu de pénurie. Mensonge grossier. Vous n’en croirez pas vos oreilles. Un homme d’affaires a déboursé la somme de 500 000 Fcfa pour avoir un passeport. Cela s’est passé au service des immigrations, après même que les autorités policières soient passées à la télévision pour raconter leur vie. Cet opérateur économique dont le voyage était imminent, s’est rendu au service des immigrations pour le remplacement de son passeport épuisé. Face à la monstruosité du rang devant les bureaux et la spéculation qui avait atteint son plus haut sommet, notre homme, pour avoir le fameux sésame, a proposé aux intermédiaires la somme de 500 000 Fcfa. Les intermédiaires bondissent sur l’occasion et fournissent en 24 heures le passeport.
Sur les lieux, nous avons interrogé un intermédiaire sous couvert de l’anonymat. Selon cet intermédiaire, les quelques gendarmes affectés sur les lieux pour le contrôle des usagers, sont rentrés dans la danse. Pour vous laisser passer, ils réclament leur part ; d’où l’augmentation du fameux «worosongon». «Passant maintenant dans les mains de plusieurs personnes, il va de soi que le prix monte», a ajouté notre interlocuteur. En outre, plusieurs personnes détenant des titres d’évacuation sanitaires et n’ayant pas encore eu de passeport, ont crié leur ras-le-bol. Dans tout ça, les plus hautes autorités font la sourde oreille et laissent les Maliens, pour qui le passeport est un droit, à leur propre sort. République bananière, quand tu nous tiens !
Ali GOUNDIENKILE
Source: L'oeil du Mali