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«Le Mali face aux défis sécuritaires» : un thème décortiqué par Souleymane Koné
Publié le jeudi 9 avril 2015  |  Le Reporter Heddomadaire




Le samedi 4 avril 2015 à la Maison des Aînés de Bamako, le parti Fare a célébré son deuxième anniversaire. À cette occasion, une conférence-débats a été organisée pour éclairer la lanterne des militants, les partis amis invités sans oublier la presse. Le Thème de la conférence-débats était : «Le Mali face aux défis de la sécurité et de la gouvernance économique». Scindé en deux sous-thèmes : «Le Mali face aux défis de la sécurité» et «La gouvernance économique», le premier a été animé par Souleymane Koné, 1er vice-président du parti et ancien Ambassadeur du Mali.
Plantant le décor, le conférencier a d’abord rappelé que le contexte sous-régional fait que le Sahel et le Maghreb ont un même destin face aux défis sécuritaires. «Il semble que les grandes menaces mondiales se soient installées durablement en Afrique de l’Ouest depuis maintenant une dizaine d’années. Elles y ont trouvé un terreau idéal, fruit de coexistence d’Etat sans moyens, d’une population très majoritairement jeune affectée par la pauvreté, de mégalopoles ingérables et d’immenses espaces libres de tout contrôle. C’est ainsi que les récents développements politiques au Maghreb ont eu des conséquences sur la situation dans le Sahel, compte tenu des relations étroites qui existent entre les pays de ces deux régions, la présence significative de citoyens des pays sahéliens au Maghreb et les risques découlant d’une prolifération d’armes dans la région. Non seulement les problèmes auxquels est confronté le Sahel touchent les populations locales, mais aussi inversement», explique M. Koné.
Ce, avant de préciser : «La sécurité est un double enjeu de gouvernance et de développement. Dans ce contexte, elle se pose avec acuité du fait que la plupart des pays sont affectés par des vulnérabilités structurelles et une fragilité de l’Etat, tout en étant de plus en plus exposés à des menaces qui prennent des formes et une tournure nouvelles. La conflictualité actuelle dans le Sahel est principalement intra-Etatique, tout en ayant souvent une envergure ou une diffusion sous-régionale. La faiblesse des Etats a conduit à une dynamique d’hybridation des menaces sécuritaires».
À en croire le conférencier, des voisinages hostiles compliquent davantage les solutions régionales. Par exemple, ce qui n’a pas été suffisamment pris en compte dans la crise sécuritaire au Mali, c’est l’environnement hostile, créé entre le Maroc et l’Algérie au travers du conflit du Sahara. Dans un tel contexte, poursuit-il, il existe une collusion entre terrorisme et criminalité internationale et peut-être bien plus, c’est le cas d’Aqmi et ses affiliés ainsi que l’atteste cette intervention du maire d’une localité du Cercle de Tombouctou : «Ici, Aqmi n’est pas un chacal qui va manger les animaux des nomades. Aqmi ne représente aucune menace pour les populations. Aqmi est une force importante dans la région. Ce sont des gens qui ont les moyens. Ils s’investissent auprès de la population dans les projets comme la construction de puits, les soins aux nomades des zones. Beaucoup de nomades pensent qu’Aqmi et la fraude sont des activités légales». Ces propos du maire de Tombouctou sont cités par Naffet Keïta dans «Du pouvoir ethnique touareg à la sanctuarisation de l’Aqmi et les ‘’dires’’ de l’Etat dans l’espace saharo-sahélien du Mali», souligne le conférencier.
«Le niveau national, le déficit sécuritaire concerne l’ensemble du pays. Il faut noter que la situation créée dans le Nord du Mali, a fortement impacté le reste du pays. On peut soutenir que les trois régions ont vu trois générations de mouvements d’insurrection. Les deux dernières ayant connu une gestion consensuelle (Pacte national du 11 avril 1992 et l’Accord d’Alger du 4 juillet 2006) ont néanmoins conduit objectivement à un affaiblissement de l’Etat central, sans véritablement apporter une paix définitive. Le présent Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation qui nous est proposé semble être le plus désintégrateur de tous», a conclu le conférencier.
Gabriel TIENOU/Stagiaire
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