- Plus d'une quarantaine d'attaques terroristes depuis décembre 2014 Dans un rapport de fin mars 2015 présenté devant le Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon a déclaré que les activités des groupes extrémistes violents ont augmenté à travers des attaques contre des civils.
La MINUSMA a enregistré 10 attaques en décembre (9 contre la mission, 1 contre des civils), 18 en janvier (9 contre la mission,7 contre des civils, 1 contre les Forces de défense et de sécurité maliennes et le personnel du gouvernement, 1 contre le MNLA), 14 en février (3 contre la mission, 1 contre l’Opération Barkhane, 5 contre les Forces de défense et de sécurité maliennes et 5 contre des civils) et 13 entre le 1er et le 16 mars (4 contre la mission, 2 contre l’Opération Barkhane, 2 contre les Forces armées maliennes et 5 contre des civils).
Le rapport révèle que le 24 décembre 2014, dans la région de Gao, deux obus de mortier ont atterri près du camp de la MINUSMA et de l’Opération Barkhane à Ansongo sans faire de victimes ni causer des dégâts. Le 29 décembre, au moins 15 roquettes ou obus de mortier ont été tirés vers des infrastructures partagées par la MINUSMA, l’Opération Barkhane et les Forces armées maliennes à Tessalit (région de Kidal), dont 1 a atterri dans l’enceinte du camp, détruisant un véhicule des Forces armées maliennes. Le 31 décembre, au moins trois roquettes ou obus de mortier ont atterri près de la piste d’atterrissage de Tessalit.
Le 17 janvier, une attaque complexe a été lancée contre le camp de la MINUSMA/l’Opération Barkhane à Kidal. Deux véhicules piégés ont explosé à l’entrée nord du camp et à un poste de contrôle de la MINUSMA, situé à 1kilomètre à l’est du camp, tandis qu’au moins huit roquettes et mortiers étaient tirés contre le camp. Les soldats de la MINUSMA ont repoussé les assaillants mais un soldat de la paix, qui était au poste de passage a été tué et un autre a été blessé. Le 8 mars, six obus ont atterri dans l’ enceinte du camp, tuant un soldat de la paix et blessant huit autres. Les forces de la MINUSMA et de l’Opération Barkhane ont riposté et mis fin à l’attaque.
Toujours suivant le rapport : » une intensification de l’activité des groupes extrémistes a été signalée dans les régions auparavant épargnées de Ségou et de Mopti. Pour la première fois, Bamako a été visée. Le 5 janvier, des hommes armés ont attaqué Nampala (région de Ségou) près de la frontière mauritanienne, tuant 11 soldats des Forces armées maliennes et blessant trois. Le 6 janvier, des hommes armés ont attaqué Dioura (région de Mopti), à 50 kilomètres au sud-ouest de Nampala, et ont incendié la mairie et la préfecture « . S’y ajoute que » le 8 janvier, des hommes armés ont attaqué la préfecture de Tenenkou dans la région de Mopti. Le 16 janvier, un nouveau groupe extrémiste violent, le Front de libération du Macina, a revendiqué cette attaque. Le même jour, lors de combats contre des hommes armés à Tenenkou, trois soldats des Forces armées maliennes ont été tués et cinq autres ont été blessés.
Le 14 février, une attaque menée par des hommes armés contre des positions des Forces armées maliennes dans le Cercle de Youwarou (région de Mopti) a fait deux morts et six blessés parmi les soldats et six morts parmi les insurgés. Le 7 mars, deux hommes armés ont ouvert le feu dans un restaurant de Bamako, tuant cinq personnes et en blessant neuf autres, y compris deux membres du personnel recrutés sur le plan international détachés au Service de la lutte antimines de l’ONU « . Le même jour, Al Mourabitoun a revendiqué cette attaque dans une vidéo diffusée par une agence mauritanienne. Par ailleurs, concernant le rétablissement de l’autorité de l’État, le Secrétaire général a fait remarquer que dans certaines régions du nord du pays » on constate un retour en arrière par rapport aux progrès accomplis début 2014.
Aucune avancée notable n’a été effectuée en ce qui concerne le déploiement des forces de sécurité maliennes (police nationale, protection civile, gendarmerie et garde nationale). Au 15 mars, 1995 membres des services de sécurité seulement étaient en poste dans le nord du Mali, jusqu’à Bourem (région de Gao). Un sentiment général d’insécurité persiste dans les localités où la présence des forces de sécurité est réduite au minimum » a-t-il déclaré. Abdoulaye Diarra